Prof. Hausmann (Jean Hersholt) |
Un film de F. Harmon Weight avec Jean Hersholt, Marian Nixon et Roscoe Karns
Le professeur Hausmann (J. Hersholt) quitte la petite ville d'Allemagne où il vivait avec sa fille Eva (M. Nixon) pour l'Amérique où il espère pouvoir faire jouer sa symphonie. Une fois sur place, il ne parvient pas à intéresser un orchestre à sa musique. Désespéré, il accepte de participer à un numéro de music-hall où il doit se ridiculiser en chef d'orchestre...
Parmi la production Universal de Carl Laemmle des années 20, on trouve des petites perles comme ce film méconnu sur un musicien allemand qui ne parvient pas à percer dans le monde fermé de la musique symphonique américaine. Le titre ne correspond absolument pas au contenu du film, le titre original Symphony étant considéré comme pas assez vendeur. Malgré cette concession au commerce, le film se révèle être un mélodrame émouvant superbement interprété par Jean Hersholt. Cette acteur protéiforme pouvait tout aussi bien être un bandit ou un brave homme. Son professeur Hausmann est un compositeur qui va de déception en déception, incapable d'intéresser une seule institution musicale à son oeuvre pourtant remarquable. Il fait ce constat amer: "Chez moi en Allemagne, il n'y avait pas d'argent pour monter une symphonie. Ici, en Amérique, il y a de l'argent, mais personne ne s'intéresse à la musique." Contraint à donner des leçons de piano à des enfants, il doit aussi accepter que ce soit sa fille Eva qui subvienne à leurs besoins. Nous sommes bien loin de la célébration du modèle américain, le pays qui devrait donner sa chance à tous. Dans une scène poignante, le vieux professeur accepte de diriger un groupe de musiciens incompétants devant un public de night-club qui les mitraillent de légumes divers. Sombrant dans la dépression, il ne devra son salut qu'à la technique peu orthodoxe d'un agent de music-hall - joué par Roscoe Karns - qui va réussir à faire jouer son oeuvre en jetant littéralement la partition de la symphonie sur le bureau d'un chef d'orchestre avant de l'enfermer. Le clou du film est la scène finale tournée à l'Hollywood Bowl avec un véritable orchestre symphonique où Hersholt sort de sa dépression en reconnaissant son oeuvre. Il a enfin réalisé son rêve et son oeuvre est applaudie par les milliers de spectateurs. Une très belle composition de Jean Hersholt qui évoque l'Emil Jannings de The Way of All Flesh (1927).
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