Après le grand succès de Bulldog Drummond, Ronald Colman tourne un second film parlant en 1929, Condemned avec la même équipe technique, Barnes et Toland à l'image, Cameron Menzies au décor et Howard au scénario. Son personnage de forçat insolent et ironique lui permet de rafiner encore son image de gentleman débonaire. Il est cette fois-ci un voleur et non un représentant de loi. Il obtient avec ce rôle à nouveau une nomination aux oscars de 1929-1930; en effet, durant les premières années de remise des oscars, les nominations sont multiples. Si il ne gagne pas la statuette cette année-là, en tout cas, les sondages de popularité le classe aisément parmi les 10 acteurs les plus appréciés du public. Si il avait quitté Goldwyn à cette époque, il aurait facilement pû gagner le double de son salaire dans un des grands studios tels que la MGM, la Paramount ou la Warner. Mais, il n'en a aucune envie car Goldwyn lui assure un excellent niveau de qualité pour ses films et un rythme de travail bien moins contraignant que celui des acteurs de la Warner par exemple où il n'est pas rare de tourner de 10 films par an! Colman, lui, ne tourne que deux films par an et peut ainsi s'offrir des vacances en Californie, en Europe ou autour du monde entre deux tournages.
En 1930, il tourne deux films d'excellente facture de George Fitzmaurice. Le premier Raffles est une adaptation d'un roman de E.W. Hornung. A.J. Raffles est un joueur de cricket professionnel, le jour et un perceur de coffre-fort, la nuit. Maurice Leblanc s'inspira du personnage pour son Arsène Lupin. Le tournage n'est pas dépourvu de quelques problèmes; le film a été commencé par Harry D'Abbadie D'Arrast comme réalisateur, un français d'origine basque, qui suite à une dispute avec Goldwyn, est renvoyé. George Fitzmaurice le reprend en cours de route. Le générique n'indique aucun nom de réalisateur; ce qui laisse supposer que leurs contributions ont dû être difficiles à trancher! Sa partenaire dans le film est la charmante Kay Francis. Goldwyn avait également fait passer un bout d'essai à une jeune actrice blonde de Broadway pour le rôle de Lady Gwenn. Elle ne lui plût pas du tout, et il aurait même dit: "Est-ce-que vous vous moquez de moi???" La jeune actrice en question s'appelle Bette Davis… Le film a un petit côté théâtral qui disparaitra totalement avec le film suivant.
En 1930, il tourne deux films d'excellente facture de George Fitzmaurice. Le premier Raffles est une adaptation d'un roman de E.W. Hornung. A.J. Raffles est un joueur de cricket professionnel, le jour et un perceur de coffre-fort, la nuit. Maurice Leblanc s'inspira du personnage pour son Arsène Lupin. Le tournage n'est pas dépourvu de quelques problèmes; le film a été commencé par Harry D'Abbadie D'Arrast comme réalisateur, un français d'origine basque, qui suite à une dispute avec Goldwyn, est renvoyé. George Fitzmaurice le reprend en cours de route. Le générique n'indique aucun nom de réalisateur; ce qui laisse supposer que leurs contributions ont dû être difficiles à trancher! Sa partenaire dans le film est la charmante Kay Francis. Goldwyn avait également fait passer un bout d'essai à une jeune actrice blonde de Broadway pour le rôle de Lady Gwenn. Elle ne lui plût pas du tout, et il aurait même dit: "Est-ce-que vous vous moquez de moi???" La jeune actrice en question s'appelle Bette Davis… Le film a un petit côté théâtral qui disparaitra totalement avec le film suivant.
Après des vacances en Europe, Colman revient à Hollywood en juillet 1930 pour commencer le tournage d'une comédie, The Devil To Pay! (qui pourrait se traduire par: ca va nous coûter cher!) A nouveau, Goldwyn est mécontent du réalisateur, Irving Cummings ainsi que de l'actrice Constance Cummings (pas assez blonde et pas assez mince!) et ils les renvoient. Ce qui a été filmé est détruit et le film repart de zéro avec George Fitzmaurice et Loretta Young. Loretta n'a que 17 ans et elle est totalement paniquée à l'idée de jouer dans un film avec Colman, son idole de jeunesse. Elle a, cependant, déjà une sérieuse expérience du cinéma: elle a été figurante dès l'âge de 5 ans et a déjà eu des rôles importants dans plusieurs films muets. Une seconde actrice est recrutée pour un second rôle: Myrna Loy. Celle-ci est aussi une vieille habituée des plateaux de cinéma où elle a débuté comme danseuse; mais, elle est systématiquement distribuée dans des rôles de vamps exotiques. The Devil To Pay lui offre sa première occasion de briller dans une comédie, comme elle le fera si bien quelques années plus tard avec William Powell. Contrairement à la plupart des comédies de cette époque le scénario est entièrement original et est l'œuvre de Frederick Lonsdale, un spécialiste londonien de la comédie. Ce film est en avance de plusieurs années sur son temps par son rythme, son sujet, le jeu des acteurs ainsi que les ruptures de ton. Ronald Colman se révèle un comédien, dans le sens anglo-saxon du terme, absolument formidable. Il a le sens du rythme de la phrase, l'habilité à occuper l'espace et bien sûr, du charme à revendre. La première scène du film le montre en train de mettre aux enchères ses effets et ses meubles pour pouvoir payer son billet de retour en Angleterre. Il joue tout cela avec une grande légèreté comme une improvisation. La scène n'a sûrement pas été improvisée, mais, il réussit le tour de force de nous le faire croire. Son personnage de fils prodigue, Willie Hale est accompagné d'un petit fox-terrier blanc, George, qui est l'ancêtre d'Asta (The Thin Man, 1934), Mr Smith (The Awful Truth, 1937) et autre George (Bringing Up Baby, 1936). Voici une comédie qui méritrait d'être bien plus visible en France! J'y reviendrait plus en détails.
Voici le moment propice pour parler du comportement de Colman sur un plateau. Loretta Young se souvient du tournage de The Devil To Pay avec beaucoup de plaisir. Elle arriva, terriblement intimidée à l'idée de remplacer Constance Cummings, une actrice de Broadway et surtout de se retrouver en face de Colman. Mais, il se montra tellement sympathique at attentionné qu'elle en oublia ses peurs. Il l'aida à apprendre son texte et était toujours présent pour donner la réplique à tous les acteurs, même secondaires (même lorsqu'il n'était pas à l'écran et aurait pu être remplacé par la script-girl). De même, Myrna Loy se souvient de ses encouragements lorsqu'elle avait le trac. Toutes ses partenaires à l'écran mentionnent sa simplicité, son absence de prétention et sa gentillesse. De même, il n'aura que très rarement des problèmes avec ses metteurs en scène qui apprécient son professionnalisme: toujours à l'heure, connaissant son texte sur le bout des doigts et faisant des suggestions intéressantes pour améliorer une scène.
A suivre
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