jeudi 11 août 2011

Morning Glory 1933


Un film de Lowell Sherman avec Katharine Hepburn, Douglas Fairbanks Jr., Mary Duncan, C. Aubrey Smith et Adolphe Menjou

Eva Lovelace (K. Hepburn) débarque à New York dans l'espoir de faire carrière au théâtre. Elle s'introduit chez le célèbre producteur Louis Easton (A. Menjou) où elle fait la connaissance d'un vieil acteur de second rôle, Robert H. Hedges (C. Aubrey Smith) qui la prend sous son aile comme élève...

C'était seulement le troisième film de Katharine Hepburn et il lui valut son premier oscar. En jeune comédienne provinciale, naïve et pleine de détermination, Katharine a un rôle qui lui va comme un gant. Culottée et en même temps innocente, elle essaie d'obtenir un rôle à tout pris auprès d'un célèbre producteur, joué avec son habilité coutumière par Adolphe Menjou. Ce dernier semble pratiquer 'la promotion canapé' avec les comédiennes. Katharine tombera dans ses filets et raide amoureuse de cet homme sans scrupule. A la fin, sa détermination paiera quand elle pourra remplacer la star Rita Vernon (jouée par une Mary Duncan méconnaissable par rapport à City Girl) qui s'est révélée être un vrai poison. Dans ce petit monde du théâtre, se croisent l'auteur Joseph Sheridan (un jeune Douglas Fairbanks Jr.) amoureux silencieux de la belle Eva et le sympathique R.H. Hedges (C. Aubrey Smith dans un rôle inhabituel) qui aide une Eva désargentée. Le film contient de nombreuses scènes fort réussies qui permettent à Hepburn de montrer son talent, encore vert, mais déjà considérable. Sa première rencontre avec le vieux Hedges en est une. Elle lui parle de son ambition et de son amour du théâtre et on voit que le vieil homme (C.A. Smith également) est véritablement ému par cette jeune fille fantasque et atypique. Lors d'une soirée chic, Hepburn s'envivre et se lance dans un récital Shakespeare devant les invités interloqués. De même, on remarque parmi les figurants quelques visages étonnés devant l'irrésistible Katharine. Le scénario contient de fort belles scènes, mais il y a aussi quelques trous assez voyants. Au lieu de suivre l'évolution des personnages, on saute rapidement plusieurs mois et on retrouve ceux-ci sans que l'empreinte du temps soit réellement visible. De même, lors que Eva Lovelace a enfin la chance de jouer un grand rôle, nous ne verrons pas une minute de sa performance sur scène. Si on le compare avec le formidable Stage Door (1937, G. LaCava), Morning Glory est une réussite mineure. Cependant, il reste un témoignage émouvant de la vie d'artiste. Eva va découvrir qu'une star des planches peut retomber dans l'anonymat le plus complet aussi rapidement. Comme l'habilleuse qui l'aide dans sa loge, elle sera peut-être une de ses 'morning glories' des planches. En effet, en anglais, les morning glories sont les volubilis, ces fleurs éphémères qui s'ouvrent le matin pour se fermer à tout jamais le soir.

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