Cette version de Madame Butterfly réalisée en Allemagne par un jeune Fritz Lang est un film décevant. Ayant vu maintenant, un bon nombre de films des années 10, celui-ci ne brille pas par son originalité en terme de narration visuelle, ni par son montage, ni par sa direction d'acteurs. Nous avons droit à un long prologue sur le père de Butterfly, ici nommée O-Take-San (L. Dagover). Et son mari n'est pas américain, mais scandinave, probablement pour ne pas froisser les USA. On peut retenir le travail de décoration et des costumes qui sont très réussis. Le film manque singulièrement de poésie. Là où un Léonce Perret ou un Maurice Tourneur (pour parler du cinéma contemporain) aurait réussi à injecter un souffle et un respiration à ce mélo. Nous n'avons ici qu'une succession de scènes filmées en plan moyen ou large avec des cartons extrêmement verbeux. J'avoue n'avoir ressenti aucune émotion en regardant ce mélo où le jeu des acteurs est plutôt rudimentaire. Pourtant Lil Dagover pouvait être émouvante ; elle était formidable dans Le Tourbillon de Paris de J. Duvivier. Et il y a aussi le problème qu'aucun des acteurs ne soit japonais et ne comporte comme un japonais. En 1919, Sessue Hayakawa travaillait aux USA où il tournait en Californie un Dragon Painter - basé sur une légende japonaise - bien plus convaincant et intéressant que ce Harakiri.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire