lundi 28 février 2011

Tumbleweeds 1925

Le Fils de la Prairie

Un film de King Baggot et Wm S. Hart avec Wm S. Hart, Barbara Bedford et Lucien Littlefield

Don Carver (W.S. Hart) est un cow-boy itinérant depuis de longues années. L'ouverture du territoire des cherockees aux fermiers marque la fin des grandes plaines pour les bovins. Il décide, lui aussi, de revendiquer un lopin de terre...
Ce western crépusculaire marque le chant du cygne de William S. Hart. Celui qui participa activement aux créations des mythes westerniens tourne là son dernier film. Le sujet choisi ne l'est certainement pas par hasard. C'est le premier grand western sur l'ouverture de la frontière avec la ruée des nouveaux arrivants vers les terres vierges du 'Cherockee Strip' en 1889. Ce thème sera à nouveau utilisé en 1926 par John Ford pour Three Bad Men. Mais, c'est bien Hart le premier qui a eu l'idée d'un tel sujet. Pour donner au film toute l'ampleur voulue, Hart ne lésine pas sur les moyens. Pas moins de trois cents chariots bâchés, plus de 1000 chevaux et presqu'autant d'hommes se rassemblent pour tourner la fameuse scène de l'ouverture de la frontière au son du canon le 22 avril 1889. Le résultat est une séquence formidablement rythmée par un montage rapide qui fait monter la pulsation cardiaque. Si le début du film se caractérise par des séquences à l'humour bon enfant (assez proches d'un Ford), la ruée se prolonge par une suite de plans tournés avec un longue focale qui suit la progession haletante du cheval de Hart parmi les chariots lancés dans la course. Contrairement à ses personnages antérieurs, Hart est ici un bon garçon. C'est un cow-boy qui se sent déjà dépassé par les changements dans le pays. Comme l'acteur Hart, il ne reconnaitra bientôt plus cet ouest sauvage qui va devenir le terrain des cultivateurs. Lorsque le film est ressorti en 1939, William S. Hart enregistra un prologue parlé pour le présenter. Le DVD offre cette séquence qui se révèle poignante. Le ton de Hart est assez emphatique et théâtral; mais, petit à petit, on se laisse prendre à la mélodie de sa voix et on ressent puissamment l'émotion qui étreint l'acteur. Il se penche sur son passé et partage ses souvenirs avec ses mots: "Mes amis, j'ai aimé faire des films. C'est pour moi comme le souffle de la vie. Mais avec ces cascades à cheval que j'aimais tant faire, j'ai reçu de nombreuses blessures. Cela, couplé avec les années qui passent, m'empêche de refaire ce que j'aimais tant. Le vent qui vous coupe le visage, le bruit des sabots d'une posse à la poursuite d'un homme..." William S. Hart reste en tous cas à jamais immortel à l'écran et le western ne serait pas ce qu'il est devenu sans lui. Encore un petit mot sur le titre du film qui est lui aussi si évocateur. Les 'tumbleweeds' sont ces herbes sèches (amarantacées) qui roulent dans les plaines désertiques des westerns. Mais, c'est aussi le surnom des cow-boys itinérants qui sillonnent les plaines. Une bien belle image. L'image finale du film montre d'ailleurs ces mêmes plantes arrêtées par une barrière metallique alors que Hart est devenu, lui aussi, sédentaire.

2 commentaires:

a dit…

Sorry if I can't write in French... I'm Brazilian and I read your post in English. I'm a silent film fan and Tumbleweeds is one I still have to check. Thanks for the post!
Don't forget to read my contribution to the blogathon! :)
Greetings!
Le from Critica Retro

Ann Harding a dit…

Thanks for your nice comment Lê. I will check your Blogathon contribution.