Au debut du XIXème siècle, en Suède, le pauvre pêcheur Terje Vigen (V. Sjöström) se retrouve prisonnier des Anglais en essayant de braver leur blocus pour nourrir sa famille. Après 5 ans de captivité, il retourne dans son village. Sa femme et son enfant sont morts..
Ce film est certainement un de mes préférés toutes catégories confondues. Il réussit à combiner le lyrisme des paysages avec celui des vers d'Ibsen et la composante visuelle en fait un chef d'oeuvre. Sjöström dans le rôle principal est tout simplement génial. En plus de la beauté de la cinématographie de Julius Jaenzon (qui fut le mentor de Sven Nykvist), Sjöström donne à son personnage une profondeur psychologique inattendue pour un film de 1917. Cet homme qui a perdu sa famille est hanté par un violent désir de vengeance et lorsqu'il retrouve son ancien tortionnaire, il songe immédiatement à le faire partir par le fond avec sa femme et sa fille. Mais, il réussit à surmonter ce sentiment en découvrant le visage de l'enfant qui lui rappelle celui qu'il a perdu. Au lieu de nous présenter des personnages en noir et blanc, comme le fait un Griffith, Sjöström s'attache aux zones d'ombres qu'il y a en chacun de nous. La copie teintée chez Kino est identique à celle publiée par le Svenk Filminstitut à part les cartons traduits en anglais. L'accompagnement au piano de Donald Sosin est excellent sur Kino. La copie suédoise propose une partition orchestrale de Matti Bye également à recommander. A voir absolument!
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