vendredi 22 avril 2011

Bed of Roses 1933

Un film de Gregory La Cava avec Constance Bennett, Joel McCrea et John Halliday

Lorry Evans (C. Bennett) a fini de purger une peine de prison. Elle prend la direction de New Orleans avec une amie, Minnie (Pert Kelton). A bord du bateau qui les emmènent, elles repèrent deux hommes seuls qu'elles vont faire boire et dépouiller de leurs portefeuilles...

Je ne suis que rarement convaincue par Constance Bennett quand elle joue les dames de la haute. Elle est juste hautaine et impavide. Par contre, dans ce délicieux petit Pre-Code, où elle est une prostituée qui détrousse habilement ses clients, elle se montre parfaitement à son aise. Elle a beaucoup de bagou et elle emballe ses messieurs avec beaucoup d'habilité. Malheureusement pour elle, la disparition de l'argent du portefeuille est découverte et elle doit sauter à l'eau. Finalement, ce trempage inattendu sera un bienfait : elle rencontre Dan, un beau marinier en la personne de Joel McCrea. A cette époque, la RKO exploitait le couple Constance Bennett/Joel McCrea dans de nombreux films. Il semble que l'idée de les mettre ensemble à l'écran serait venue à Marion Davies durant un week-end à San Simeon (le Xanadu de Citizen Kane) si on en croit les souvenirs de McCrea. Ils forment d'ailleurs un couple intéressant et sensuel. le scénario du film, qui débute vraiment très bien, commence à patiner un peu dans la dernière demi-heure. La belle Lorry réalise que son marinier n'a pas le sou alors qu'elle rêve d'être entretenue par un homme riche. Elle monte donc un plan habile pour approcher un riche éditeur (J. Halliday) en se faisant passer pour une journaliste. Puis, elle le ramène chez lui en état d'ébriété tout en s'installant dans son lit alors qu'il s'effondre ivre mort. Elle réussit ainsi rapidement à obtenir le 'bed of roses' au sens propre (un couvre-lit couvert de roses en tissu) et au sens figuré (la belle vie). Las, elle est amoureuse de Dan et elle quittera son existence dorée pour redevenir digne de lui. Cette fin très moralisatrice atténue quelque peu l'acidité du début du film. Mais, je ne suis pas prête d'oublier Constance en train de sortir de l'eau avec ses bas résilles qui pendouillent sur ses jambes. Le film fourmille de petites idées comme celle-ci. Elle place habilement ses bas et ses chaussures près de John Halliday endormi sachant qu'il les trouvera en se réveillant de sa cuite. Il faut aussi noter la présence de nombreux acteurs noirs dans des rôles de domestiques et aussi de marins à bord de la péniche de McCrea. Nous sommes sur un Mississippi de studio, mais pas mal reconstitué. Un La Cava très sympathique.

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