lundi 24 décembre 2012

Rendezvous 1935

Un film de William K. Howard avec William Powell, Rosalind Russell, Binnie Barnes et Lionel Atwill

1917, Bill Gordon (Wm Powell) se porte volontaire pour rejoindre le front. Mais, c'est sans compter Miss Joel Carter (R. Russell) qui le fait affecter au service du contre-espionnage à Washington. Bill est un spécialiste du décryptage dont les talents vont se révéler indispensables pour démasquer un nid d'espions allemands...

Dès que j'ai vu le nom du réalisateur William K. Howard à l'écran, j'ai été sure que le film serait une réussite. Howard est un oublié du cinéma américain qui a pourtant produit d'excellents films comme The Power and the Glory (1933). En 1935, il travaille à la MGM et on lui confie ce petit film d'espionnage durant la première guerre mondiale qui se révéle délectable. D'abord, il y a la performance d'un William Powell comme un poisson dans l'eau en espion-décodeur de message qui a fort à faire avec cette petite peste de Joel (Rosalind Russell) qui vient constamment lui mettre des batons dans les roues. L'intrigue est particulièrement tordue avec les espions américains et allemands qui passent leur temps à essayer de créer un écran de fumée en produisant des messages bidon pour tromper l'adversaire. D'ailleurs c'est l'un des aspects les plus délectables du film: le passage constant de la comédie au suspense. D'un côté Powell doit repousser les assauts de Russell, de l'autre il met en marche toutes ses ressources intellectuelles pour contrer la dangereuse espionne jouée par Binnie Barnes. Le film contient plusieurs scènes de meurtre très réussie. Le chef du contre-espionnage William Brennan (Lionel Atwill pour une fois sympathique) surprend sa maîtresse en train d'essayer d'ouvrir une des ses missives. Il entre, ferme la porte. La caméra recule et on entend un coup de feu. Nous ne découvrons qu'après le nom de la victime. Il y a aussi le suicide de Cesar Romero qui se précipite à travers une fenêtre pour échapper à une arrestation. Tout cela est mené grand train avec de belles réparties entre les acteurs principaux. Un vrai bonheur.

The Squall 1929

Un film d'Alexander Korda avec Myrna Loy, Loretta Young, Richard Tucker, Alice Joyce et Zasu Pitts

La tzigane Nubi (M. Loy) est adoptée par la famille Lajos. Elle va se révéler être une créature nuisible et machiavélique...

Ce film est une pure curiosité pour les amateurs du début du parlant et les fans de Myrna Loy. A cette époque-là, elle était systématiquement distribuée dans des rôles de vamp exotique. Elle est ici une tzigane, à l'accent particulièrement hilarant, qui séduit avec méthode tous les hommes de la ferme des Lajos. Elle s'attaque d'abord à l'employé Peter qui va oublier immédiatement sa promise Lena (Zasu Pitts). Puis, elle flirte avec le fils de famille qui est prêt à tout pour obtenir ses faveurs, oubliant en chemin sa fiancée (L. Young). Il ira jusqu'à voler Lena. Et finalement, même le maître de maison succombe à la sulfureuse Nubi. Tout cela prête surtout à sourire. Nous sommes presque dans le domaine du 'camp'. Le film est trop long à 104 minutes. Mais, on s'amuse bien en voyant Myrna avec une coiffure particulièrement ebouriffée se tortiller face à tous ces hommes dévorés de concupiscence. Autre curiosité de ce film : il est équipé d'une bande-son enregistrée en direct pendant le tournage. Il est assez rare de voir un film du début du parlant qui a une musique continue, qui parfois malheureusement a tendance à couvrir les voix. Une curiosité à réserver aux fans de Myrna.