Le Voleur de Bagdad
Un film de Raoul Walsh avec Douglas Fairbanks, Julanne Johnston, Sojin, Snitz Edwards et Anna May Wong
Ahmed (D. Fairbanks) un voleur des rues de Bagdad s'introduit nuitament dans le palais du Calife où il tombe amoureux de la Princesse, sa fille (J. Johnston). Pour obtenir sa main, il doit entreprendre un périlleux voyage pour devenir digne d'elle...
C'est le film de Douglas Fairbanks le plus célèbre et avec raison. Le travail réalisé sur tous les aspects de la production sont époustouflants. Fairbanks a embauché un jeune décorateur nommé William Cameron Menzies qui va bâtir un Bagdad des mille et une nuit gigantesque et lumineux. S'inspirant tout autant de l'Art Déco que de l'orientalisme, Menzies donne au film une magie qui reste intacte de nos jours. Mitchell Leisen produit des costumes somptueux qui se fondent dans les décors dépouillés et élégants. Mais, tout cela ne serait rien sans la performance superbe de Fairbanks. Il se surpasse dans ce rôle de voleur. Apparaisant d'abord à l'écran allongé le long d'une fontaine, il dérobe négligemment les bourses des buveurs. Torse nu, vêtu d'un léger pantalon de soie qui ondule sous la brise, il est la grâce incarnée alors qu'il s'élance pour monter à une corde ou lorsqu'il escalade le balcon de la princesse. Les cascades sont réalisées avec une telle désinvolture qu'on n'imagine pas le travail qu'elles ont réclamé. Lorsqu'il saute de jarre en jarre pour échapper à ses poursuivants, il s'est par exemple exercé pendant des semaines. Le film est à la fois sous le signe du conte des mille et une nuit et des ballets russes de Diaghilev. Fairbanks n'a jamais semblé aussi proche de la danse que dans ce film. Les effets spéciaux sont également incroyables et gardent leur magie. Il y a une forme de poésie dans l'apparition du cheval ailé, de l'arbre qui prend vie et du vieil homme des mers. Le film réussit à être un grande production gigantesque en proportion tout en conservant un certain intimisme. Raoul Walsh travaille en parfaite harmonie avec Fairbanks, passant probablement un aussi bon moment que lui lors du tournage. J'avais découvert le film vers 1985 au Ciné-Club et j'avais été éblouie par cette superbe production. J'avais vu, sans le savoir, la production Thames Silent avec la partition de Carl Davis. En la revoyant aujourd'hui, je reste tout aussi enthousiaste. La musique de Davis épouse les contours de cette production chatoyante avec la musique de Rimsky-Korsakov et apporte au film un rythme, une couleur et une émotion qui le rendent irrésistible. On se sent soulevé par la musique comme si on était sur le tapis volant qui emporte Fairbanks et la Princesse. Malheureusement, cette superbe version n'est pas disponible en DVD. Mais, elle le fût en LaserDisc dans les années 90. Espérons qu'un jour elle sera en DVD car le film est infiniment plus fort dans cette version.
3 commentaires:
Tout à fait d'accord avec vous. j'ai vu la version en cdv avec la musique de rimsky korsakov et c'était magnifique. j'aimerais bien la retrouver ainsi que d'autres films sortis dans cette collection comme "la grande parade". je viens de découvrir votre blog. il me plait beaucoup. merci
John Mohune, la version de Thief of Bagdad avec la partition de Carl Davis est maintenant disponible en DVD aux USA (zone 0) ici: http://www.amazon.com/gp/product/B00AFQSXGM/ref=oh_details_o00_s00_i00?ie=UTF8&psc=1
ainsi qu'en Blu-ray. Il y aura aussi bientôt un DVD de la nouvelle restauration d'Intolerance avec la partition de Carl Davis chez le même éditeur.
Merci Ann Harding pour ces infos. je vous laisse un lien vers le blog que j'ai crée cette semaine http://vivelecinemamuet.blogspot.fr/
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