vendredi 16 décembre 2011

Silent Britain 2006

Documentaire BBC réalisé par David Thompson et écrit par Matthew Sweet

Ce documentaire produit par la BBC, et publié par le BFI, a pour but affiché de tordre le cou aux préjugés tenaces qui perdurent sur le cinéma muet britannique. Ayant déjà vu quelques grands films de l'époque muette réalisé en GB, je ne fais pas partie de ceux qui pensent que les anglais ne savaient pas faire du cinéma. Par contre, il est vrai qu'ils ont toujours souffert de manques de moyens et de la compétition des USA qui leur prennaient leurs meilleurs talents. Le présentateur et auteur du documentaire, Matthew Sweet, utilise constamment des phrases toutes faites pour nous convaincre que le cinéma anglais des origines a tout inventé avant les autres. Malheureusement, ses démonstrations sont dépourves de preuves tangibles. Nous harpentons avec lui les rues de Londres à la recherche des premiers studios des pionniers. Ensuite, la réalisation se contente de filmer le narrateur face à l'écran de son ordinateur visionnant des extraits de films. Si je mentionne cela, c'est que la réalisation de ce documentaire aurait certainement convenu à un programme de bricolage, mais pour un documentaire qui se veut sérieux sur l'histoire du cinéma, c'est vraiment le degré zéro de la réalisation. Heureusement, le documentaire contient nombres d'extraits de films qui sont très intéressants. Le présentateur omet souvent le nom des réalisateurs. Il faut dire que sa belle théorie sur le '100% British cinema' est mise à mal par le fait que les studios grand-bretons de la fin des années 20 rengorgeaient de metteurs en scène allemands (comme E.A. Dupont et Arthur Robison) et de stars étrangères: Lars Hanson, Ugo Henning, Lia de Putty, Any Ondra, etc. Au total, une grosse déception en terme de qualité de la narration et de la réalisation. Nous sommes dix coudées en-dessous de Cinema Europe (1996, K. Brownlow et D. Gill) qui en un seul épisode de 60 min nous en apprend plus sur le cinéma anglais que les 90 min de celui-ci, et qui, surtout, offre bien plus d'extraits de films (et qui bizarrement contient les mêmes interviews d'archive). Ceci dit, j'ai repéré plusieurs films fort alléchants comme The Lure of Crooning Water (1920) et The Informer (1929, A. Robison), première version avant celle de Ford qui j'espère trouveront leur place un jour en DVD.

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