Un film de Léonce Perret
Je n'avais vu jusqu'à présent qu'un seul film de Léonce Perret (Les Etoiles de la gloire de 1919) et je viens de découvrir ce film long métrage de 1913 qui est absolument remarquable. Il n'a pas pris une ride et montre l'avance du cinéma européen par rapport au cinéma américain avant la 1ère guerre mondiale. Il s'agit d'un film de long métrage de 2h avec une cinématographie remarquable, un vrai sens du montage et du récit. Léonce Perret était avec Feuillade le cinéaste vedette de la firme Gaumont. Quand Feuillade réalisait des sérials à multiples personnages et rebondissements, Perret lui se concentre sur le long métrage. Il y a peu de personnages dans ce film, essentiellement la petite Marie-Laure (Suzanne Privat), le gentil Bosco (Maurice Lagrenée), Edmond le bachelier (Louis Lebas qui apparaitra dans Les Vampires dans le rôle de Satanas). Mais, ce qui frappe c'est la véritable poésie que se dégage des images de ce film. Perret sait choisir ses cadrages et les éclairages sont déjà incroyablement sophistiqués que ce soit pour les intérieurs et les extérieurs. On suit les aventures de la petite Marie-Laure kidnappée par Edmond qui attérit dans l'échoppe d'un poivrot, le savetier Tiron. Le Bosco, un bossu qui aide Tiron, se prend d'affection pour l'enfant. Quand Edmond vient la reprendre, il va les poursuivre jusqu'à Nice pour retrouver l'enfant. Le film utilise merveilleusement les extérieurs dans les rues de Paris et de Nice. Mais, jamais au dépents de la narration. Il utilise la profondeur de champ, les plans en plongée et les cadrages sont vraiment formidables. Les acteurs sont tous excellents et ont déjà une vraie technique de cinéma. Aucune trace de théâtralité chez eux. Avec Sjöström, Perret est vraiment un des pères du cinéma moderne. Dommage que la copie proposée par Gaumont dans leur coffret soit aussi décevante. Elle paraît avoir été réalisée à partir d'un contretype et manque de contraste et de luminosité. Leur Fantômas était d'une bien meilleure qualité....
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