vendredi 25 février 2011

Le Costaud des Epinettes 1922


Un film de Raymond Bernard avec Henri Debain, Pierre Vermoyal et Germaine Fontanes

Claude Brévin (H. Debain), un ancien joueur démuni, fréquente un bal musette de Montmartre où on le surnomme le 'costaud des Epinettes'. Il est embauché par le maître-chanteur Doizau (P. Vermoyal) pour récupérer des lettres compromettantes chez une théâtreuse Irma Lurette (G. Fontanes)...

Raymond Bernard adapte de nouveau une pièce de son père, Tristan Bernard pour cette comédie. Il avait auparavant déjà réalisé Le Petit Café (1919) et Triplepatte (1922) qui était également des adaptations de Tristan Bernard. Dans le rôle principal, on reconnait Henri Debain (ci-contre) qui fût également Triplepatte. Cet acteur longiligne, légèrement lymphatique rappelle le jeune Alec Guinness avec son visage allongé et son air ahuri. Il a cette même innocence qui lui attire les ennuis dans le bal musette un peu louche où il dîne. Mais, le frêle jeune homme se révèle adepte des arts martiaux qui lui permettent de terrasser ses adversaires. Ses ennuis ne font que commencer lorsqu'il doit éliminer une femme et récupérer un paquet de lettres. Evidemment, il tombe amoureux de la belle Irma Lurette et ne réussit pas à la tuer. Ce charmant film de Raymond Bernard m'a semblé moins réussi que Triplepatte à cause d'une narration manquant de ressort qui avance à coup de carton d'intertitres. Néanmoins, il contient quelques très bonnes scènes comme lorsque Henri Debain explique à son logeur comment il s'est fait renvoyé de tous ses boulots par son inaptitude. Nous découvrons alors ses maladresses visuellement: il oublie les enfants qu'il doit accompagner plongé dans un livre ou il asperge le visage d'un client dans un établissement de bain. D'autres séquences comme celles où il doit assassiner Irma Lurette offre un très bel éclairage en clair-obscur suggérant la tension qui l'anime. Mais, le film reste assez prévisible. Il faut aussi remarquer les très beaux décors signés Robert Mallet-Stevens. Il est fort dommage que le film soit incomplet : les scènes finales ont disparues. Mais, on peut deviner aisément que Claude Brévin va rester avec Irma Lurette. La copie de la Cinémathèque était extrêmement belle: une copie teintée splendidement contrastée et d'une grande finesse de grain.

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