Helen Taylor: Mabel Poulton |
Un film de Germaine Dulac avec Mabel Poulton, Nicolas Koline, Ivan Petrovitch, Gina Manès et Yvette Andréyor
Helen Taylor (M. Poulton) est devenue une star des planches londoniennes. Le poète et dramaturge Herbert Campbell (I. Petrovitch) est follement épris d'elle. Il en oublie son épouse (Y. Andréyor)...
Ce film de Germaine Dulac est censé se dérouler à Londres. Mais, il est évident que de nombreux extérieurs du film ont été réalisés sur les bords de Seine, plutôt que sur les rives de la Tamise. Cette production du consortium Westi (Franco-allemand) a une distribution internationale avec dans le rôle principale, la jeune première britannique du moment, Mabel Poulton. Le serbe Ivan Petrovich (qui a tourné avec Léonce Perret et Rex Ingram) est aussi de la partie avec Nicolas Koline, un comédien russe bien connu du public français de l'époque. Ce film précède de peu une autre production Westi qui sera également tournée aux studios de Billancourt, le Napoléon d'Abel Gance. On retrouvera d'ailleurs un certain nombre de techniciens (l'opérateur Jules Kruger) et des acteurs (Gina Manès et Nicolas Koline) au générique du film de Gance. Le scénario est sans grande surprise avec une actrice qui tombe amoureuse d'un dramaturge déjà marié, suscitant la jalousie de son richissime mécène , Lord Stamford (Henry Houry). Mais, la mise en scène est suffisamment élégante pour faire oublier la minceur de l'intrigue. Et, il faut aussi noter l'excellence de l'interprétation, avec en tête, la fraîche et vive Mabel Poulton en jeune ingénue prise au piège entre un amoureux transi et un vieux Lord libidineux. Yvette Andréyor, qui fut la vedette de nombreux films Gaumont des années 10, est ici une femme trompée qui doit subir les sarcasmes de sa mère acariâtre. Nicolas Koline est toujours un délicieux comédien, plein de fantaisie. Seul Ivan Petrovitch, fidèle à sa réputation, reste impavide en poète transi. Gina Manès joue avec talent une actrice jalouse du succès de Mabel Poulton. On remarque aussi Charles Vanel, qui fait une courte apparition en tant qu'acteur avec Mabel dans la première scène du film. Nous assistons à une scène de mélodrame stéréotypée avec un mari violent qui bat sa femme, avant que la caméra ne recule révélant les spectateurs de la pièce de théâtre qui se déroule devant nos yeux. Le film utilise les surimpressions et autres images déformées avec intelligence pour illustrer l'intrigue plutôt que pour faire simplement de l'esbrouffe. Pour la petite histoire, Abel Gance avait songé à Mabel Poulton pour le rôle de Violine Fleuri dans Napoléon, avant finalement de découvrir Annabella.
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