Un film de William Keighley avec avec Guy Kibbee, Aline MacMahon, Alan Hale, Claire Dodd, Minna Gombell
George F. Babbitt (G. Kibbee) est un agent immobilier réputé de la petite ville de Zenith, dans le Middle-West. Il fait partie des clubs exclusifs des notables locaux. Un jour, il accepte d'acheter, illégalement, en sous-main, des terrains qui seront bientôt achetés par la ville pour construire un aéroport...
Babbitt est un roman de 1922 de Sinclair Lewis, un des plus grands romanciers américains du XXème siècle. Le nom de Babbitt est d'ailleurs entré dans le vocabulaire courant pour désigner un homme d'affaire d'âge moyen obsédé par ses poursuites matérialistes. Sinclair Lewis a chroniqué la vie des américains moyens du Middle-west avec plus d'accuité que tout autre. Il dénonce les travers de la société de consommation et l'obsession de la réussite pécuniaire avec une grande férocité. Malheureusement, cette adaptation produite par la Warner semble avoir échangé le vitriol pour de la saccharine. L'esprit de Sinclair Lewis n'est absolument pas présent dans cette vision dolente et sans ressort. Pourtant, la distribution utilise le talent de nombres de 'characters actors' tels que Guy Kibbee ou Aline MacMahon. Mais, William Keighley se contente d'illustrer platement un scénario déjà assez amorphe. Il ne reste de la critique virulente de la société de Lewis que quelques personnages tels que le couple Reisling (bien joué par Minor Watson et Minna Gombell) qui se querelle constamment. Il a renoncé aux poursuites matérielles pour la musique et son épouse, une véritable harpie, ne cesse de le harceler pour le lui reprocher avec violence. Un jour, excédé, il la tue. Quant au personnage de Babbitt, il reste bizarrement assez en retrait par rapport à son épouse qui le sort d'un mauvais pas avec brio. Il reste quelques touches ici et là de critique sociale, mais, elles sont tellement atténuées qu'elles sont quasiment invisibles. Le tout est bien qui fini bien final est également plus proche d'un film familial Warner que de Lewis. Une grosse déception et une mise en scène quasi inexistante.
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