Fernande (Mistinguett), dite La Glu, enjôle les hommes avec son charme canaille. Après avoir épousé le Dr Paul Cézambre (H. Krauss) plus âgé qu'elle, elle le trompe d'une manière éhontée. Elle le quitte et part pour la Bretagne. Elle s'installe au Croisic où elle ne tarde pas à conquérir le jeune pêcheur Marie-Pierre (P. Capellani)...
Cette adaptation d'un roman de Jean Richepin se révèle être une oeuvre remarquable d'Albert Capellani. Il est aidé par la performance excellente d'une Mistinguett tout à fait convaincante en femme fatale. Le film est de plus réalisé pour le plus grande part en extérieurs, en Bretagne. On reconnaît le port du Croisic, la Côte Sauvage et les petites rues de Guérande. Capellani montre un sens du récit qui est proche en qualités de celui de Léonce Perret. Mistinguett passe d'homme en homme en montrant des qualités d'interprète moderne. Elle danse un tango endiablé avec l'une de ses conquêtes au Pré Catelan, avant de s'aventurer en maillot de bain sur les plages bretonnes sous les yeux d'un jeune pêcheur (joué par Paul Capellani). Elle se roule dans le sable. Voilà une attitude fort indécente en 1913 ! Certes, ce roman de Richepin fait un peu sourire avec ses clichés sur la mauvaise femme qui pervertit les hommes. Mais, Mistinguett est tellement bien dans son rôle de femme libérée que l'on accepte sans problème les excès même de cette histoire fort misogyne. De plus le film offre une vision documentaire de la Bretagne des années 10. On assiste à l'arrivée des bateaux de pêcheurs de crustacés dans le port du Croisic. Le final atteint un sommet mélodramatique avec l'assassinat de La Glu par la mère du jeune Marie-Pierre. Un excellent film de Capellani qui a bien vieilli.
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