La Femme errante
Un film d'Edmund Goulding avec Ann Harding, Herbert Marshall, Louis Hayward, Maureen O'Sullivan et Henry Stephenson
Mary White (A. Harding) est médecin psychiatre. Elle est appelée au chevet de Linda Belton (M. O'Sullivan) une riche héritière qui a tenté de se suicider. Elle apprend que la jeune fille est désespérément amoureuse de Jack Kerry (L. Hayward) un alcoolique invétéré. Mary accepte d'aider Jack pour qu'il arrête de boire...
Ce film produit par la MGM a été écrit et réalisé par Edmund Goulding. C'est un 'star vehicle' pour Ann Harding qui retrouve là un rôle de femme forte en médecin psychiatre. Comme dans The Right to Romance (1933, E. Santell), elle est une femme tiraillée entre son métier et sa vie sentimentale. Elle aime son confrère le Dr. Phillips (H. Marshall), mais celui-ci veut qu'elle renonce à sa carrière pour l'épouser. Elle s'y refuse. Mais sa vie va être bouleversée par sa rencontre avec un patient alcoolique. Sans qu'elle en est vraiment conscience, elle tombe amoureuse de ce jeune homme fragile qui doute de lui-même et noie son chagrin dans l'alcool. De son côté Maureen O'Sullivan est une jeune fille très gâtée qui ne comprend pas pourquoi ce garçon ne répond pas à son amour. Tout ce méli-mélo sentimental se révèle finalement adulte et intéressant. Ann Harding y joue avec sa maîtrise habituelle. Elle est sincère et sans fioritures. Si le film déraille à la fin, c'est que la période pre-code est bel et bien terminée. Le Dr. Mary White se doit d'oublier rapidement sa profession et rentrer dans le rang. Une femme n'a qu'une seule destinée : être une épouse parfaite au service de son époux. Si vous trouvez cette morale rétrograde, sachez qu'on la retrouve jusque dans les années 50 comme dans L'Amour d'une femme (1953, J. Grémillon) où Micheline Presle est enjointe aussi à quitter son travail de médecin pour convoler en justes noces. Malgré ce final - que Ann joue d'ailleurs comme si c'était une tragédie- ce film de Goulding a des qualités. En premier lieu, il y a la photo signée James Wong Howe qui offre des ombres et lumières dignes d'un film noir. Et puis, il y a la qualité de l'interprétation. En plus d'Ann, Herbert Marshall, Maureen O'Sullivan et Louis Hayward sont excellents dans leurs rôles respectifs.
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