mercredi 25 août 2010

The Constant Nymph 1928


Un film d'Adrian Brunel avec Ivor Novello, Mabel Poulton, Elsa Lanchester et Benita Hume

Lewis Dodd (I. Novello) un compositeur bohème rend visite à son ami Sanger dans les Alpes suisses. La maisonnée turbulente comprend les filles de Sanger issues de différents mariages. Sanger, alcoolique, décède brusquement laissant ses filles sans ressources...

Cette première adaptation du roman de Margaret Kennedy a été réalisée en 1928, en GB, par Adrian Brunel. Le film bénéficie de nombreux avantages par rapport au remake de 1943. D'abord, l'interprétation qui est dominée par la remarquable composition de Mabel Poulton en Tessa. Elle paraît être adolescente sans avoir besoin d'aucun subterfuge. Ivor Novello a lui aussi l'âge du rôle face à un Boyer nettement plus âgé qui n'a pas sa légèreté. Ensuite, il y a ici un film tourné dans les Alpes autrichiennes face à un film de 1943 tourné entièrement en studio qui manque de respiration. Et pour couronner le tout, il y a la censure du Hays Office qui ampute le film de Goulding de la fuite des amants. Cette version muette commence comme une comédie légère décrivant la famille dysfonctionnelle de Sanger, ses nombreuses filles et sa mégère de femme. Mabel Poulton est parfaite dans un rôle qui lui va comme un gant : espiègle, délurée et charmante. Le film reste comique avec l'arrivée de Dodd à Londres avec sa nouvelle femme très snob qui entreprend de l'introduire dans la bonne société. On assiste à un soirée musicale guindée qui ennuie copieusement Lewis et Tessa. Tous deux disparaissent dans la cuisine pendant qu'une jeune Elsa Lanchester fait un numéro comique en dame très snob. Lewis réalise alors qu'il a toujours aimé Tessa malgré leur différence d'âge et ils s'enfuient tous deux vers le continent. Hélas, Tessa meurt dans une pension de Bruxelles. La scène finale avec la mort de Tessa est une belle réussite. Le film réussit sa transition de la comédie au drame. Adrian Brunel n'est pas un grand réalisateur, mais son film tient très bien la route narrativement. Il est fort dommage que ce film muet ne soit que peu diffusé. Il n'existe plus que sous la forme d'une copie 16 mm teintée ambrée, mais de bonne qualité. La présentation au BFI a attiré les foules avec une salle pleine. Il faut d'ailleurs que je mentionne comment les films sont présentés au BFI (une manière qui tranche avec la Cinémathèque Française). On entre dans la salle et on reçoit un programme de deux pages qui donne le générique artistique & technique complet du film accompagné de notes et de critiques d'époque. Et les films muets sont toujours accompagnés par un pianiste. Ce soir-là, John Sweeney a offert un accompagnement remarquable mêlant comique et tragique, sans jamais tirer la couverture à lui. Une excellente soirée.

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