dimanche 5 février 2012

What Price Hollywood? 1932

Un film de George Cukor avec Constance Bennett, Lowell Sherman, Neil Hamilton et Gregory Ratoff

Mary Evans (C. Bennett), une jeune serveuse, devient une star de cinéma grâce au réalisateur Max Carey (L. Sherman). Mais ce dernier sombre dans l'alcool...

En 1932, David O. Selznick est producteur à la RKO. C'est lui qui a l'idée de monter un film pour montrer l'envers du décor hollywoodien. L'histoire originale d'Adela Rogers St. John, qui sert de base au scénario, est inspirée de la vie de Colleen Moore qui fut lancée par le producteur John McCormick, dont elle devint plus tard l'épouse. La carrière de celui-ci fut détruite par son alcoolisme. Mais, au fil des réécritures du scénario qui va passer entre les mains de plusieurs scénaristes, d'autres personnages célèbres vont servir de modèle tel Marshall Neilan, un réalisateur très talentueux du muet qui fut lui aussi détruit par l'alcool. Au final, le scénario nous offre une vision, par moment un peu édulcorée, de la trajectoire d'une jeune femme ambitieuse qui va réussir à devenir une star à force de persévérance. Le producteur joué par Gregory Ratoff est un bon bougre paternaliste qui massacre l'anglais. Constance Bennett joue finalement un rôle qui lui ressemble. En 1932, elle est au sommet de sa popularité et elle gagne un salaire mirobolant. Elle va épouser un marquis, ancien mari de Gloria Swanson avant de se désintéresser du cinéma, contrairement à sa soeur Joan qui continuera à y travailler jusqu'au bout. Elle épouse dans le film un fils à papa, joué par Neil Hamilton, un beau clin d'oeil. Mais, c'est finalement le personnage du réalisateur Max Carey joué par le comédien et réalisateur Lowell Sherman qui retient l'attention. Hanté par ses démons, il perdra pied à Hollywood, noyant son désespoir dans l'alcool. Puis, il se suicidera. C'est d'ailleurs cette séquence du suicide qui retient l'attention. Selznick avait embauché le monteur Slavko Vorkapich pour réaliser cette séquence avec Cukor. Avec une succession de surimpressions, il revoit son passé et ce qu'il est maintenant. Le montage se fait plus frénétique alors qu'il sort un révolver pour mettre fin à ses jours. Cette séquence superbement orchestrée fait regretter que le reste du film ne soit pas plus au niveau de celle-ci. Les rapports entre Max et Mary sont filiaux et ne sont jamais ambigus. De même que le producteur bonasse paraît quand même bien trop sympathique. J'avais vu ce film il y a plusieurs années, mais je ne m'en souvenais guère. Cette revision m'a par certains côtés bien déçu. Nous sommes loin des visions nettement plus corrosives telles que Bombshell (1933, V. Fleming) ou de Stand-In (1937, T. Garnett) qui sont pourtant des comédies. Ce n'est guère étonnant que Selznick ait voulu revenir sur le sujet une deuxième fois en 1937 avec A Star is Born (1937, W.A. Wellman) qui est nettement meilleur et où les personnages ont plus d'étoffe. Ce film de Cukor est cependant digne d'intérêt.

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