vendredi 29 avril 2011

Doomsday 1928

Rien que l'amour

Un film de Rowland V. Lee avec Florence Vidor, Gary Cooper et Lawrence Grant

Angleterre. Mary Viner (F. Vidor) vit avec son vieux père et s'épuise toute la journée aux tâches ménagères. Le hobereau Percival Tream (L. Grant) lui propose de l'épouser pour échapper à cette vie de labeur. Mais, elle est amoureuse du fermier Arnold Furze (G. Cooper)...

En 1928, Gary Cooper n'est pas encore une star. C'est Florence Vidor, qui fut la première épouse de King Vidor, qui tient le haut de l'affiche. Il est là pour lui servir de partenaire et de faire valoir. Le scénario de ce film tiré d'un roman de Warwick Deeping offre une image de la société particulièrement machiste. Florence Vidor ne semble vouer qu'à laver, frotter, décrasser ou faire la cuisine. Il est fort amusant de voir la belle Florence, vêtue de jolies robes légères, jouer à la parfaite femme au foyer telle qu'on l'imaginait au XIXème siècle alors qu'elle-même était une femme émancipée des années 20. Certes, de nombreuses femmes de fermiers devaient trimer comme le fait Florence Vidor. Mais, ce qui est frappant, c'est le message terriblement ringard que véhicule le film. Une femme ne peut être destinée qu'à être une bonne épouse, soumise à son époux. Florence choisit d'abord le luxe sans l'amour auprès de Lawrence Grant, qui n'inspire pas la moindre sympathie. Croulant sous les bijoux et les toilettes, elle s'ennuie ferme. Son époux ne la considère que comme un objet qu'il est fier d'exhiber en public. Quand elle retourne vers son fermier désargenté après cette expérience malheureuse, elle se soumet et accepte toutes les humiliations pour le reconquérir. Si l'intrigue me fait grincer des dents, le film est cependant bien réalisé par Rowland V. Lee. Il y a une très jolie scène où Florence Vidor et Gary Cooper flirtent et s'embrassent sur une meule de paille. Florence Vidor était une excellente actrice -alors déjà divorcée de King Vidor, et c'est toujours un plaisir de la voir à l'écran. Quant à Cooper, il ressemble à un grand echalat avec un visage d'enfant, presque féminin. Son jeu reste assez sommaire. C'est grâce à son pouvoir de séduction qu'il s'impose à l'écran. Il faudra encore plusieurs années avant qu'il devienne un véritable acteur. Rowland V. Lee a réalisé de meilleurs films que celui-ci. Je le classerais parmi les productions de série de la Paramount.

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