lundi 7 mars 2011

Double Harness 1933


La Femme aux Gardénias
Un film de John Cromwell avec Ann Harding, William Powell et Henry Stephenson

A San Francisco, Joan Colby (A. Harding) flirte avec le riche célibataire John Fletcher (W. Powell). Un soir, elle s'arrange pour que son père, le colonel Colby (H. Stephenson), la trouve chez Fletcher en situation compromettante. John Fletcher est alors obligé de l'épouser...

Ce film pre-code disparut de la circulation pendant plus de 70 ans à cause de son scénario qui le rendait inapte à une ressortie. Il y avait de plus des problèmes de droits sur sur ce film RKO produit par Merian C. Cooper. TCM l'a restauré et ressortit en 2006 en DVD. Ce film marie avec bonheur la comédie et le mélodrame. Ann Harding trouve là l'un de ses rôles les plus intéressants face à un partenaire de choix, William Powell. Le film débute comme une comédie. En Joan Colby, Ann Harding nous donne sa philosophie du mariage qui, selon elle, est un contrat commercial où les sentiments n'entrent pour rien. Voyant sa jeune soeur dépensière et frivole convoler en justes noces, elle décide elle aussi de se marier. Pour se faire, elle suit un célibataire endurci, et fort riche, dans son appartement un soir. William Powell est formidable en coureur de jupons qui n'a pas la moindre intention de subir les chaînes conjugales. Leurs premières scènes sont rythmées par un dialogue étincelant, pleins de sous-entendus. Les deux acteurs forment un couple tout à fait crédible où chacun joue sa partie avec finesse et intelligence. La mise en scène de Cromwell est fluide et suit les protagonistes avec intelligence. Obligé d'épouser celle qu'il considérait comme une amie d'un soir, John Fletcher ne se dérobe pas, mais pense divorcer rapidement. Mais, évidemment, les sentiments s'en mêlent des deux côtés. Ann tombe amoureuse de son mari et lui, n'est certainement pas insensible, quoi qu'il en dise. Le film accuse une petite baisse de régime au milieu avant de repartir pour un final comique avec Reginald Owen en maître d'hôtel obséquieux. On ne peut qu'admirer la performance d'Ann qui donne humanité et émotion à son personnage. Lorsqu'elle doit révéler à son mari la machination qu'elle a conçue pour l'épouser, son visage reflète un mélange de soulagement et de désespoir. Un très joli film qui doit beaucoup au couple Powell-Harding.

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