dimanche 5 juin 2011

The Prisoner of Zenda 1922


Un film de Rex Ingram avec Lewis Stone, Alice Terry, Ramon Novarro et Barbara La Marr

L'anglais Rudolph Rassendyll (L. Stone) visite la Ruritanie lors du couronnement de Rudolph V (L. Stone). Suite à un complot ourdi par le demi-frère du roi, Rassendyll -qui est son sosie parfait- doit prendre la place de celui-ci...


Le roman d'Anthony Hope est un immense classique de la littérature d'aventure anglo-saxonne. Le royaume inventé par l'auteur est même entré dans le langage commun comme le symbole des pays imaginaires des romans d'aventure. Dès les années 10, le roman est adapté au cinéma par les anglais et les américains. Quand Ingram s'attaque au roman en 1922, il réalise une production fastueuse, dépensant pour les costumes seuls la somme de 160 000 dollars. Il a repéré un jeune acteur nommé Ramon Samaniegos qu'il engage pour jouer le rôle du méchant flamboyant, Rupert of Hentzau. Devenu Ramon Novarro, il apparaitra dans beaucoup d'autres films d'Ingram. Pour le double rôle du roi et de son sosie, il utilise la retenue et l'humour de Lewis Stone. Alice Terry est la douce Flavia et Barbara La Marr, la spécialiste des vamps de l'époque, Antoinette de Mauban. Le style visuel du film est une pure merveille, comme tous les films d'Ingram. John Seitz utilise sa technique d'éclairage habituelle avec des lumières directionnelles et limitées qui apportent une vraie profondeur aux visages et aux décors. Cette utilisation parcimonieuse de la lumière fut une grande inspiration pour nombres de directeurs de la photo.

Les décors sont massifs et créent une vraie atmosphère. Il est évident que le style visuel du film a été la source d'inspiration de la décoration du remake de 1937 produit par David O. Selznick. On y retrouve le même type d'uniformes, vaguement austro-hongrois, le relais de chasse de Zenda ainsi que le chateau. On peut trouver cependant que la structure dramatique du film est un peu lâche. La première partie avance à coups de cartons d'intertitres. Et ensuite, le suspense ne monte pas autant qu'il le faudrait. Ces défauts sont compensés lors du duel final qui oppose Lewis Stone à tous les méchants présents dans le chateau de Zenda. Il offre un morceau de bravoure de très belle qualité. On peut préférer la version de 1937, mais cette version muette est d'une grande beauté et très bien jouée. Le film est maintenant disponible en Warner Archive.

Aucun commentaire: