La femme que l'on désire
Un film de Kurt Bernhardt avec Marlene Dietrich, Uno Henning et Fritz Kortner
Henry Leblanc (U. Henning) part en voyage de noces avec sa jeune épouse. Dans le train qui les emmène vers Lausanne, il rencontre la troublante Sacha (M. Dietrich). Oubliant tout, il quitte le train pour la suivre...
Ce mélodrame muet de Kurt Bernhardt met superbement en valeur la Marlene Dietrich pré-Sternbergienne. Si elle est vraiment mal employée dans Das Schiff der verlorenen Menschen (1929, M. Tourneur), elle est ici resplendissante sous la caméra de Kurt Courant. Elle évoque sa contemporaine Greta Garbo qui tourne à la même époque The Kiss (1929, J. Feyder). On se demande d'ailleurs si le film et la star allemande ne sont pas modelés plus ou moins sur la star suédoise du cinéma américain. Le scénario contient des recettes éprouvées avec une troublante femme fatale qui voyage en compagnie d'un nommé Karoff (F. Kortner) qui la rudoie. Elle apparaît soudain derrière une vitre couverte de givre sous les yeux éblouis d'un jeune marié (le suédois Uno Henning qui faisait une carrière internationale) qui est hypnotisé par cette sirène. On repense à nouveau à un film de la Divine Garbo où elle apparaît dans un nuage de vapeur face à un John Gilbert éperdu dans Flesh and The Devil (1927, C. Brown). Dans ce film, on sent réellement le potentiel de cette actrice grâce à sa photogénie et à l'excellente direction d'acteurs de Kurt Bernhardt (qui deviendra à Hollywood Curtis Bernhardt). La caméra est en mouvement et effleure le visage superbe de Dietrich avant qu'elle ne devienne cette icône inaccessible. Un très joli film superbement restauré avec une belle partition orchestrale.
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