Un film d'Hobart Henley avec Boris Karloff, Lew Ayres, Mae Clarke, Hedda Hopper et Bert Roach
'Happy' MacDonald (B. Karloff) dirige un night-club où se retrouvent les riches new-yorkais qui viennent boire et s'encanailler. Ruth Taylor (M. Clarke), une simple chorus girl va y rencontrer Michael Rand (L. Ayres) qui vient se saouler tous les soirs pour oublier le meurtre de son père...
Cette petite production Universal est un petit bijou de moins de 60 min qui réussit à combiner la comédie musicale, le film noir et le mélodrame. C'est un film choral qui rappelle sur un mode parodique et nettement plus noir, Grand Hotel (1932, E. Goulding) qui fut un des gros succès MGM cette même année. Mais, l'atmosphère est nettement moins glamour que dans le film MGM. Le night-club de Happy est un lieu où les vieux messieurs sortent avec des filles très jeunes, d'autres ne viennent là que pour se saouler. Prohibition oblige, les alcools forts sont dissimulés sous la table pendant que trônent les bouteilles de 'root beer'. Dans ce petit monde interlope, on croise des gangsters (un jeune George Raft) ou des fils à papa (L. Ayres). Au milieu, il y a la figure lumineuse de Mae Clarke, héroïne du fameux Waterloo Bridge (1931) de James Whale. Le ton du film oscille entre la comédie et le drame avec bonheur. Il est évident que personne ne se prend totalement au sérieux. Karloff joue le gangster patron de night-club avec brio. Hedda Hopper fait une apparition en mère meurtrière et cupide. Et tous les seconds rôles sont formidablement tenus par des 'character actors' de grand talent tel Bert Roach en provincial de Schenectady, en gogette, complètement éméché. Tous les petits rôles sont délicieusement dessinés, avec au premier rang Clarence Muse en portier qui attend avec impatience des nouvelles de sa femme qui est à l'hôpital. Il faut aussi mentionner que Busby Berkeley a chorégraphié les quelques numéros musicaux qui parsèment le film avec ses figures kaléidoscopiques. Le fil s'ouvre sur un montage virvoltant qui suggère la vie nocturne new-yorkaise la plus débridée et qui rappelle l'ouverture de So This is Paris (1926, E. Lubitsch). Le final lui se rapproche du film de gangster qui en train d'éclore à l'époque. Un délicieux Pre-Code plein de sous-entendus. Un grand merci à Phoebe pour cette découverte.
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