La Fille du marchand Bashkirov
Un film de Nikolai Larin
Au bord de la Volga, la fille du marchand Bashkirov est amoureuse d'un employé de son père. Mais, ce dernier souhaite la marier à un vieil homme. Surprise par l'arrivée inopinée de son père, elle cache son amoureux sous les édredons de son lit. Le malheureux meurt étouffé...
On ne connait que très peu de chose sur ce film. On ne sait rien sur le réalisateur Nikolai Larin qui travaillait pour une petite société de production, Volga Co, et le nom des acteurs reste un mystère. Par contre, on sait que le producteur Grigori Libken avait sciemment utilisé une histoire vraie pour pouvoir éventuellement faire chanter la famille Bashkirov. Le résultat est étonnant et prouve que le cinéma de 1913 était déjà professionnel, même dans les coins les plus reculés de la Russie. Bien qu'il manque 2 bobines et que les intertitres n'aient pas été retrouvés, la narration reste totalement compréhensible. Le film suit les événements tragiques qui s'enchaînent et accablent la fille du marchand Bashkirov. Elle aime l'employé de son père, mais le malheureux meurt accidentellement. Alors sa servante va chercher un paysan pour se débarrasser du corps discrètement. Mais, celui-ci va se transformer en maître-chanteur, demandant toujours plus d'argent, puis va même la violer en échange de son silence. La jeune fille se vengera en mettant le feu à la taverne où il est endormi ivre mort. Fidèle à leur tradition littéraire, les russes ne cherchent pas à enjoliver la réalité comme le feraient les Américains à la même époque. Et, le film se termine par une vengeance sans chercher à sauver la morale. Le film a des points communs avec le premier film d'Evgeni Bauer, Sumerki zhenskoi dushi (1913) où l'héroïne se venge elle aussi de son violeur en le tuant. Si vous êtes intéressé par ce film de Nikolai Larin, il est disponible chez Milestone Films dans leur magnifique collection de films muets russes de la période pré-révolutionnaire.
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