vendredi 24 août 2018

Continental Films - Cinéma français sous contrôle allemand (XVI)


Nouvelle critique de mon ouvrage publiée dans la revue 1895 n°84, printemps 2018:
Les éditions de La Tour Verte se sont spécialisées avec la collection « La Muse Celluloïd » dans des ouvrages qui présentent des personnalités ou explorent des sujets peu voire jamais abordés. Citons Corinne Luchaire, Mag Bodard, Albert Capellani, Simone Simon, Maurice Tourneur, les écrits de critique de Marcel Carné, les rapports de Max Ophuls et Danielle Darrieux, Sacha Guitry et la Malibran, etc. La période de l’Occupation a souvent retenu l’attention des historiens, mais les critiques et les historiens du cinéma ne sont pas en reste avec l’ouvrage fondamental de Roger Régent en 1948 (Cinéma de France, sous-titré ensuite De La Fille du puisatier aux Enfants du paradis), Jacques Siclier (La France de Pétain et son cinéma), Jean-Pierre Bertin-Maghit (Le Cinéma français sous l’Occupation), René Chateau (Le Cinéma français sous l’Occupation 1940-1944), Pierre Darmon (Le Monde du cinéma sous l’Occupation), Jean-Louis Ivani (Continental Films. L’incroyable Hollywood nazie). Les articles sont également innombrables, que l’on pense en particulier au dossier coordonné par Hubert Niogret dans Positif (n°682, décembre 2017), « La Continental. Le cinéma français occupé ». L’ouvrage de Christine Leteux apporte une contribution fondamentale qui rend caducs certains travaux précédents. À partir de la consultation attentive des archives aussi bien françaises qu’allemandes et de nombreux témoignages, l’auteur éclaire d’un jour nouveau l’histoire de la Continental (qui a produit 30 films dans sa période d’existence), revenant notamment sur le voyage des artistes français à Berlin en mars 1942 ou sur les circonstances de la mort d’Harry Baur, assassiné par les nazis. Préfacé avec enthousiasme par Bertrand Tavernier (qui a évoqué le sujet avec son film Laissez-passer), le livre constitue une borne miliaire dans l’histoire du cinéma français pendant les années de guerre qui ne demande qu’à être poursuivi par de nouveaux travaux car les zones d’ombre subsistent.

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