La montre brisée
Un film de Victor Sjöström avec Victor Sjöström, Tora Teje, Tor Weijden et Nils Lundell
Karin (T. Teje), la fille du vieil Ingmar (V. Sjöström) un riche paysan, voudrait épouser Halvor (T. Weijden). Mais, celui-ci traîne derrière lui la réputation d'alcoolique de son père. Karin est sur le point de l'épouser lorsqu'il est trouvé ivre mort au bord du chemin...
Karin Ingmarsdotter fait suite à Ingmarssörnerna (La voix des ancêtres, 1919) adaptant Jerusalem de Selma Lagerlöf. On retrouve le personnage central d'Ingmar, joué par Sjöström lui-même, maintenant vieilli et veuf. Sa fille Karin est amoureuse de Halvor qui tient la boutique du village. Dans cette zone rurale, tout le monde cancane à tort et à travers. Une réputation peut se faire et se défaire très vite. Karin va soudain douter de Halvor lorsqu'il revient ivre chez eux. Elle ignore qu'il a été victime de deux vendeurs de chevaux qui l'on fait boire plus que de raison. De plus, Eljas et son père ont ramassé Halvor ivre mort pour lui faire du tort auprès de Karin. Et Karin se retrouve mariée avec Eljas (N. Lundell) qui va se révéler un époux effroyable, alcoolique, violent, profitant des biens de son épouse. Le personnage central du film est Karin. Son père, joué par Sjöström, meurt durant la première moitié du film après une séquence mémorable. Le vieil homme est sur le bord d'un fleuve en cru et voit soudain sur un ponton à la dérive trois jeunes enfants. Il se jette à l'eau avec son long bâton pour résister au courant violent et réussit à sauver les trois naufragés. Mais, il est heurté par un tronc d'arbre à la dérive. Sa montre ne résiste pas au choc. Et le vieil homme également meurt peu après. Cette montre va devenir un symbole. Passant entre les mains de son jeune fils, elle reviendra à Halvor pour lui demander pardon de sa conduite passée (il était opposé au mariage de sa fille). Parmi les oeuvres de Sjöström, ce film est plus claustrophobe que d'autres. Nous sommes beaucoup plus confiné à l'intérieur. Il faut dire que la vie de Karin se passe près du foyer où elle prépare les repas et attend le retour de son époux. Le film est peut-être moins lyrique que Terje Vigen (1917), mais il reste une oeuvre passionnante du grand pionnier suédois.
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