La danse rouge
Un film de Raoul Walsh avec Dolores Del Rio, Charles Farrell et Ivan Linow
En Russie au début de la Révolution, Tasia (D. Del Rio), la fille d'un prisonnier politique est maltraitée par une famille de paysans qui l'exploitent. Un grand soldat rustre Ivan Petroff (I. Linow) souhaite l'épouser en l'échangeant contre un cheval. Mais, Tasia rencontre le Grand Duc Eugen (C. Farrell) et tombe amoureuse de lui...
A la fin des années 20, il semble que la plupart des studios hollywoodiens sont tentés par l'exotisme russe. Universal produit Surrender! (L'otage, 1927) d'Edward Sloman avec Ivan Mosjoukine. La MGM se lance dans un film aux multiples péripéties, The Cossacks (Les Cosaque, 1928) G.W. Hill avec John Gilbert et enfin la Paramount produit le meilleur film de tous - et de loin! - avec The Last Command (Crépuscule de gloire, 1928) du génial Josef von Sternberg. Quant à la Fox, elle demande à Raoul Walsh de diriger un 'star vehicle' avec la belle Dolores Del Rio. Le scénario de ce film est particulièrement insipide et accumule les clichés sur les conflits entre les aristocrates et le bas peuple russe. Dolores Del Rio y joue une improbable jeune fille russe éduquée qui devient une danseuse du théâtre de Moscou suite à la Révolution. En fait, le film est surtout un prétexte pour nous montrer sous toutes les coutures la belle Dolores en train d'embrasser un Charles Farrell, aussi peu crédible en officier russe (dont la maman, on nous précise bien, est anglaise) qui rougit face aux dames. Les cartons d'intertitres montrent un humour digne des blagues que l'on trouve dans les 'Crackers' de Noël anglais (voir ci-dessous).
Pour contrebalancer le timide Grand Duc Eugen, on nous offre une grosse brute au coeur d'or sous la forme d'Ivan Linow. Si Walsh fait de gros efforts pour utiliser une caméra mobile pour éviter tout sentiment de tableaux statiques, malheureusement, il n'est pas aidé par un scénario stéréotypé. Del Rio n'est guère convainquante quand elle se lance dans une diatribe contre l'aristocratie. Et les révolutionnaires cupides et malsains sont tout aussi caricaturaux. Si nous oublions les faiblesses du scénario, on peut regarder avec amusements les aventures de Dolores au pays des Soviets. Voilà un film de Wash qui est bien mineur, surtout en regard de son excellent Sadie Thompson (1928) tourné la même année.
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