mercredi 4 juillet 2012

Cagliostro - Liebe und Leben eines großen Abenteurers 1929

Cagliostro
Un film de Richard Oswald avec Hans Stüwe, Renée Héribel, Alfred Abel, Illa Meery et Charles Dullin

Joseph Balsamo alias Cagliostro (H. Stüwe) fait le tour des cours d'Europe où ils charment les têtes couronnées avec ses tours de magie. Il rencontre un jour Jeanne de Valois (Illa Meery) qui vit dans le dénuement. Il va se servir d'elle pour organiser une escroquerie qui deviendra l'affaire du collier de la Reine...

Cette production franco-allemande est l'une des dernières productions muettes de la prestigieuse société Albatros. En cette année 1929, Albatros n'est pas au mieux de sa forme. Les grands acteurs et metteurs en scène qui ont fait sa renommée l'ont quittée: Alexandre Volkoff, Viatcheslav Tourjansky, Ivan Mosjoukine et Nicolas Koline sont partis à l'étranger. Quant aux metteurs en scènes français qui ont brillé dans la société, ils sont également absents: René Clair, Jacques Feyder ou Marcel L'Herbier ne travaillent plus en son sein. Le cinéma français en cette fin des années 20 se tourne de plus en plus vers des coproductions franco-allemande avec des distributions polyglottes. Le cinéma allemand représentait une véritable industrie bien financée face à un cinéma français fragmenté et qui a dû mal à intéresser les bailleurs de fond. Il n'est donc pas étonnant qu'Albatros se mette à travailler en collaboration avec Wladimir Wengeroff, qui a participé au financement du Napoléon (1927) d'Abel Gance. Cette super-production durait à l'origine plus de deux heures. Malheureusement, le film ne nous ait parvenu que sous la forme d'une version réduite Pathé-Baby (au format 9,5mm) qui offre une copie de moins de 60 min. Ces versions abrégées pour le cinéma chez soi tronçonnent l'intrigue d'un film jusqu'à en faire une série de saynètes raccordées par de longs intertitres pour boucher les trous. C'est très exactement ce qui se passe pour ce Cagliostro. Aucun des personnages n'a vraiment le temps d'être développé et l'intrigue galope à grande vitesse. Néanmoins, certains grands chefs d'oeuvre du muet ont parfois survécu à ce traitement comme le Napoléon de Gance. Mais, ce qui reste de ce film de Richard Oswald n'offre aux yeux rien de bien révolutionnaire. Nous sommes en présence d'un film en costumes avec de riches décors (signés Meerson) qui reste bien en deçà de ce que le cinéma français de l'époque pouvait offrir comme avec L'Argent (1929) de Marcel L'Herbier. Comparé aux titres les plus prestigieux de la compagnie Albatros, ce Cagliostro n'est qu'une petite curiosité de cinémathèque. Est-ce la vision de la poitrine nue de Jeanne de la Motte (Illa Meery) qui a titillé l'éditeur de DVD ? Si la vision de cette nudité est un facteur d'édition alors il serait temps de se pencher sur L'Enfant du carnaval (1921, I. Mosjoukine) ou sur Casanova (1926, A. Volkoff) qui sont des films autrement plus passionnants et qui contiennent eux aussi leur lot de nudité. Cagliostro est un film bien mineur et sans grand intérêt.

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