vendredi 15 avril 2011

Safe in Hell 1931


Un film de William A. Wellman avec Dorothy Mackaill, Donald Cook, Ralf Harolde, Victor Varconi et Nina Mae McKinney

Gilda Carlson (D. Mackaill) doit quitter précipitament la Nouvelle-Orléans après avoir tué accidentellement Piet (R. Harolde). Son petit ami Carl (D. Cook) l'emmène dans une île des Caraïbes qui ne pratique pas l'extradition. Elle doit attendre son retour dans un petit hôtel dont les pensionnaires sont tous des criminels recherchés...

En 1931, Wellman a réalisé pas moins de 5 films pour la Warner. Ce sont tous des films qui reflètent la production de ce studio à cette époque: des films réalisés rapidement avec des sujets qui deviendront tabou après l'adoption du Production Code. Celui-ci fait partie des moins connus et c'est bien dommage. Dorothy Mackaill dans le rôle principal est une prostituée (un film ne pouvait pas être plus explicite à cette époque !) qui croit avoir tué un ancien ami à elle qui la harcelait. Echappant à la police, elle suit son ami d'antant, le très probe Carl (D. Cook), qui est officier sur un cargo. Mais, elle va échanger la peste pour le choléra. Elle se retrouve dans un hôtel sordide des Caraïbes où l'eau 'potable' grouille de bestioles. Voilà une belle image pour qualifier les individus qui le peuplent ; ils sont tous parfaitement épouvantables. Gilda est en enfer comme le titre le suggère. Pire encore, elle est convoitée par le bourreau et directeur de la prison locale. Il va lui donner un révolver en espérant qu'elle s'en serve et devienne sa prisonnière. Le sort de Gilda, comme celui d'une héroine de film noir, est scellé avec tous ces individus qui la convoitent. Elle ira de son plein gré à la mort plutôt que de tomber entre leurs mains. Le scénario n'est pas dépourvu de certaines invraisamblance, mais la vitesse de l'intrigue fait qu'on les oublie rapidement. Cette intrigue très noire a cependant ses moments de répit comme lorsqu'un travelling nous dévoile les clients de l'hôtel qui n'ont d'yeux que pour les jambes de Dorothy Mackaill. On retrouve aussi avec plaisir Nina Mae McKinney de l'Hallelujah de King Vidor qui joue la propriétaire de l'hôtel et chante un morceau de jazz avec délice. Dorothy Mackaill, qui est oubliée de nos jours, montre un tempérament de feu dans ce film : une fille qui ne s'en laisse pas conter. Un très bon Wellman, pre-code en diable.

Aucun commentaire: