Un film de Marcel L'Herbier avec Gina Manès, Jaque Catelain, Alice Tissot, Nestor Ariani et Jean Toulout
A Paris, la pension de Mlle Mesureux (A. Tissot) à Paris est le refuge de russes blancs réfugiés. Vassia (J. Catelain), gravement malade, est follement amoureux d'Hélène Vronsky (G. Manès). Or, un nouveau pensionnaire arrive, la prince Achkélian (N. Ariani). Il est immédiatement fasciné par Hélène...
Ce film de Marcel L'Herbier est un rescapé du muet. Tourné en 1928, il ne sort en salles qu'en 1930 dans une version 'sonorisée et chantante'. Le film a été projeté en version muette à la cinémathèque. Le film souffre d'un scénario mal construit où les intentions des personnages sont mal définies. Au centre de l'intrigue, on trouve Gina Manès, absolument magnifique de puissance émotionnelle, en Hélène Vronsky. Mais, la psychologie du personnage reste assez mystérieuse. Au début, on la découvre vivant avec sa soeur infirmière dans la pension Mesureux. Leur voisin, Vassia qui est presque mourant, est follement épris d'elle. Elle semble avoir surtout pitié du jeune homme et accepte de se fiancer avec lui pour repousser les avances du prince Achkélian. Mais, lorsque ce dernier se blesse lors d'une cascade à cheval, elle va se dévouer et lui permettre d'être soigné. Elle va même jusqu'à lui donner l'argent destiné à Vassia, pour lui permettre de partir au soleil. Elle va ensuite accepter de devenir entraîneuse dans une boîte de nuit russe pour payer son voyage. Hélène est un personnage torturé : elle ressent attirance et répulsion pour Achkélian. Puis, elle sombre dans la dépravation pour se punir de son égarement. Malheureusement, malgré les splendides éclairages du génial Léonce-Henri Burel, L'Herbier ne réussit pas à convaincre. Le film souffre de déséquilibres et de scènes mal conçues. La relation Hélène-Vassia ne convainc pas. L'Herbier ne semble plus savoir maîtriser sa caméra comme dans le génial L'Argent. Si il faut voir ce film, c'est essentiellement pour l'actrice principale: Gina Manès. Elle était au sommet de son art et de sa popularité. L'arrivée du parlant va marquer le déclin de sa carrière. Quelques années plus tard, elle ne jouera plus que des utilités...