mardi 24 octobre 2017

Les Inconnus dans la maison le 18 novembre 2017 à la Cinémathèque française

Samedi 18 novembre à 20h30 à la Cinémathèque française
Auparavant, à partir de 19h30, il y aura une rencontre informelle avec les lecteurs
à la librairie de la Cinémathèque en relation avec mon ouvrage sur la Continental Films. A bientôt!


lundi 23 octobre 2017

Continental Films - Cinéma français sous contrôle allemand (IV)

Nouvelle critique sur le Blog Sniff and Puff de Tom Peeping:
Qui s’intéresse à l‘Occupation et au cinéma français sait que la période 1940-1944 fut marquée, en France et pour l’industrie cinématographique, par la puissance d’une société de production française à capitaux allemands : Continental Films. A l’évocation de son nom, des titres, des personnalités et des événements liés à son histoire viennent à l’esprit : "Le Corbeau", "L’Assassinat du Père Noël",  "Premier Rendez-vous",  "La Symphonie Fantastique", "La Vie de Plaisir", Henri Decoin, Henri-Georges Clouzot, Maurice Tourneur, Danielle Darrieux, Harry Baur, Fernandel, Pierre Fresnay, le voyage à Berlin, l’affaire du Corbeau… Et en filigrane, un homme d’affaires dont le nom n’apparaît sur aucun générique mais qui dirigea le météorique destin de cette société de production pas comme les autres : Alfred Greven.Ces titres, ces noms et ces événements ont créé une sorte de mémoire collective de l’historien et du cinéphile qui reposait jusqu’à maintenant sur un panaché de faits avérés, de documents et de témoignages irréfutables mais aussi de réalités transformées et de fantasmes pris pour argent comptant et répétés jusqu’à devenir canoniques.Le nouveau livre de Christine Leteux, « Continental Films. Cinéma français sous contrôle allemand », est une addition essentielle au très bref corpus d’ouvrages qui ont été consacrés à la Continental entre les années 1980 et aujourd’hui. Voici pourquoi.Christine Leteux est historienne du cinéma mais aussi docteur en sciences : sa méthode, issue de sa formation, est celle de la recherche fondamentale et de l’étude objective des données disponibles. Pour son travail sur la Continental, elle a voulu tout remettre à plat et revenir aux sources originelles sur le sujet. En n’oubliant pas, mais en mettant de côté pour réexamen, les données vraies ou fausses mécaniquement répétées depuis des décennies. L’ouverture des Archives de l’Occupation et de l’Epuration en décembre 2015 lui a permis la réalisation de son projet de réévaluation : pour la première fois, la consultation des dossiers d’époque conservés aux Archives Nationales pouvaient lui donner une image précise et objective des parcours des personnes ayant eu des liens avec la Continental entre 1940 et 1944, de sa création à sa fin. Leurs dépositions auprès des Comités d’Epuration et les pièces conservées de leurs dossiers nominatifs individuels furent la matière première de cette réécriture rendue possible par l’accès aux sources premières.
Le livre est une mine d’informations et de révélations qui retrace l’histoire de la Continental à travers celle de son administration et de ses talents créatifs associés. Grâce aux témoignages retrouvés des grandes et des petites mains de la société, la Continental réapparait sous un jour quelque peu différent de ce que la mémoire collective en avait gardé. Une société française à capitaux allemands, administrée à Paris et surveillée de loin par Berlin, qui produisit trente films qu’on peut répartir en trois parts égales : dix chefs-d’œuvre, dix bons films et dix navets. La Continental fut aussi le terrain professionnel temporaire de metteurs en scène, d’acteurs, de scénaristes et de techniciens de très grand talent dont la grande majorité n’avait pas envie d’y travailler mais qui devait gagner sa vie et sauver sa peau lors de la période la plus difficile et complexe de l’histoire récente de la France. A travers les quatre années d'existence de cette société de production née d'une conjoncture hors-norme, ce sont aussi les quatre années d'Occupation du pays avec ses dangers, ses saloperies et ses héroïsmes qu'on retrouve en toile de fond. La lecture du livre apporte des informations nouvelles, parfois amusantes, souvent tragiques, mais toujours étonnantes sur des épisodes connus ou cachés du cinéma français sous l’Occupation.  On sait enfin le respect professionnel réciproque qu’entretenaient Greven et Clouzot, les tentatives de Danielle Darrieux d’échapper à son contrat, les coulisses du regrettable voyage à Berlin, les terribles conditions de la détention et de la mort d’Harry Baur, les manoeuvres ignobles qui ont conduit Léo Joannon à diriger le film « Caprices »,  le comportement courageusement risqué d’André Cayatte, l’intérêt lointain que Goebbels avait pour les films de la Continental, le fait surprenant que des juifs y travaillaient salariés, la légende noire de la fuite de Mireille Balin... Et qu’Alfred Greven n’était pas ce « cinéphile avant tout » mais bien un businessman nazi qui avait perçu l’opportunité d’une activité à fort potentiel lucratif en territoire occupé.Et bien sûr, le livre étant de cinéma, les coulisses de la création de films Continental majeurs ou mineurs sont racontées par des détails jusque-là ignorés : "Le Dernier des Six", "Annette et la Dame Blanche", "Les Inconnus dans la Maison", "L'Assassin habite au 21", "La Main du Diable", "Pierre et Jean", "Cécile est morte !", "Les Caves du Majestic"...Les informations du livre, qui confirment, précisent ou réfutent celles qui circulaient depuis près de quarante ans (le début des premières publications sur la Continental) seraient à elles seules une raison sans appel de lire l’ouvrage. Mais il y a autre chose qui distingue le livre de Christine Leteux. « Continental Films » est rédigé dans une écriture et un style limpides qui évitent le piège du jargon universitaire pour une narration dynamique. L’histoire de la Continental y est racontée de l’intérieur par les dépositions des participants eux mêmes qui servent de socle à la construction narrative imaginée par l’auteur. « Continental Films » est un très solide livre d’histoire du cinéma qui se lit comme un roman, avec des personnages, des décors et des situations qui prennent vie sous nos yeux. Le style littéraire de Christine Leteux, qu’on avait déjà remarqué dans ses deux précédents livres de cinéma : « Albert Capellani » (La Tour Verte, 2013) et « Maurice Tourneur » (La Tour Verte, 2015), trouve ici un équilibre parfait entre le fond et la forme et fait de son livre, en plus d’un document incontournable, une lecture véritablement enthousiasmante.Bertrand Tavernier, qui connaît bien le sujet - La Continental est au coeur de son film "Laisser-passer" (2002) - ne s'y est pas trompé : il a écrit une formidable préface au livre de Christine Leteux. Un livre formidable.

vendredi 20 octobre 2017

Continental Films - Cinéma français sous contrôle allemand (III)


Premier retour sur mon ouvrage sur le Blog Arte d'Olivier Père:

Continental Films – cinéma français sous contrôle allemand de Christine Leteux (éditions La Tour verte) retrace l’histoire de la firme allemande créée en octobre 1940 par un producteur allemand, Alfred Greven, dans Paris occupé. Comme le souligne Bertrand Tavernier dans une préface enthousiaste, cet essai bouscule les préjugés, idées fausses et légendes nés autour de la Continental, et rétablit la vérité sur le fonctionnement de cette société et les motivations de ceux qui y travaillèrent, souvent contraints, parfois consentants, grâce à de nombreux témoignages et documents. Leteux fait revivre la période terrible de l’Occupation allemande et de la Collaboration, se livre à une véritable étude d’historienne. Ce livre riche en surprises, révélations et rectifications – notamment sur le voyage à Berlin de comédiens français en mars 1942, ou la mort de Harry Baur torturé par la Gestapo – permet de mieux comprendre l’envers du décor de la production cinématographique française entre 1940 et 1945, de lever le voile sur des décisions et des attitudes des principaux protagonistes du cinéma français sous l’Occupation, qui vont du courage à la pire crapulerie, entre les collaborateurs convaincus, les opportunistes sans scrupules, ceux qui durent accepter de travailler pour les Allemands victimes de pressions et de chantage et ceux dont la bêtise ou l’aveuglement paraissent toujours aussi inexcusables.
Un livre passionnant et indispensable.

vendredi 6 octobre 2017

Continental Films - Cinéma français sous contrôle allemand (II)

Mon ouvrage sur la Continental sort le 16 octobre prochain. Voici un petit extrait de la préface de Bertrand Tavernier:

"Cela faisait des années que j’attendais un tel livre, qui bouscule des croyances, des préjugés, décape certaines fables et fait émerger la face cachée d’un iceberg, tout un pan d’une Histoire dont on croyait connaître les grandes lignes. […] Il faut dire que Christine Leteux s’est plongée dans les archives, est allée consulter des tonnes de documents pour la plupart inédits et jamais cités, à commencer par ces archives allemandes, ces extraits non traduits du journal de Goebbels et surtout tous ces dossiers d’épuration, jamais ou si peu consultés à ma connaissance, qui fournissent une foultitude de renseignements précieux… […] Oui, je l’avoue, j’ai passé un moment extraordinaire, en parcourant ce livre que je n’ai pu lâcher, qui détruit tant de clichés, rend certains comportements plus humains, certaines motivations plus complexes."

Vous pouvez dès à présent le pré-commander chez l'éditeur, à la FNAC, sur Amazon ou chez votre libraire préféré.