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jeudi 24 janvier 2013

High Pressure 1932

Un film de Mervyn LeRoy avec William Powell, Evelyn Brent, Frank McHugh, George Sidney et Guy Kibbee

Gar Evans (W. Powell) est un 'promoteur' de projet d'entreprises. Encore sous l'empire d'une énorme cuite, il est contacté par Mike Donahey (F. McHugh) et un certain Ginsburg (G. Sidney) pour créer une entreprise de caoutchouc artificiel réalisé à partir d'effluents d'égout. Il se lance immédiatement dans l'aventure et décide de louer un étage de gratte-ciel pour les bureaux de la société...

Ce film de Mervyn LeRoy produit par la Warner offre un rôle en or à William Powell. Son personnage est à cheval entre l'habilité entrepeneuriale et la filouterie. Il sait embobiner les commerciaux avec son bagou et négocier un tarif imbattable pour le loyer en faisant miroiter des profits démentiels. Il a à sa disposition toute une petite troupe de complices dont Guy Kibbee, qui une fois habillé de pied en cap, offre l'image idéale du président de société. Il utilise aussi les talents de Francine (E. Brent) sa petite amie qui commence à être fatiguée par toutes ses combines qui tournent court. Rien n'arrête Gar qui organise une réunion pour recruter des commerciaux pour vendre des actions d'une société qui n'existe pas encore. Il termine en chantant une chanson patriotique de la première guerre mondiale "Pack up your troubles in your old kit bag and smile, smile, smile!" qui soulève l'enthousiasme des futurs actionnaires. Evidemment, ensuite il faudra fournir un produit qui va se révéler hypothétique. Mais qu'à cela ne tienne! Il pourra toujours faire chanter un industriel du caoutchouc et lui revendre la société à bon prix. Apparemment le film fut un échec commercial à sa sortie. Le public n'avait pas aimé le rôle de filou baratineur joué par Powell. De nos jours, on goûte avec beaucoup de plaisir ce film rapide et amusant sur le monde de la finance et de l'entreprise qui nous rappelle quelques filous contemporains. Les seconds rôles sont formidables avec Frank McHugh, en complice, Guy Kibbee en clochard/PDG et George Sidney (l'oncle du metteur en scène) dans son personnage volubile habituel. Un excellent LeRoy.

jeudi 11 août 2011

Big City Blues 1932


Un film de Mervyn LeRoy avec Eric Linden, Joan Blondell, Walter Catlett, Guy Kibbee et Humphrey Bogart

Bud Reeves (E. Linden) quitte son Indiana natal pour aller à New York après avoir perçu un petit héritage. Il y retrouve son cousin Gibby (W. Catlett), un pique-assiette escroc à ses heures, qui l'entraine dans une party alcoolisée dans sa chambre d'hôtel. La soirée vire au drame lorsqu'une chorus girl meurt frappée par une bouteille...

Ce petit film Warner de série B dure seulement 65 min. Grâce à un scénario très bien ficelé, on passe un excellent moment avec une distribution en or, pleine de seconds rôles croustillants tels que le volubile Walter Catlett en pique-assiette, le bonhomme Guy Kibbee en détective d'hôtel alcoolique et même un jeune débutant mince à la voix rocailleuse, qui n'est même pas crédité au générique, nommé Humphrey Bogart. En l'espace d'une heure, on découvre le monde interlope du New York de la prohibition. On se cache pour boire dans des chambres d'hôtel après avoir reçu livraison de son bootlegger. Si le détective de l'hôtel se pointe, on lui donne une bouteille pour qu'il se taise. Les chorus girls, dont Joan Blondell, ne recherchent que quelques gogos à plumer ou tout au moins pour passer une bonne soirée, bien arrosée. Le cousin Gibby ne vit que d'expédient, en empruntant de l'argent à tout le monde. Quant au héros (Eric Linden) fraichement débarqué de sa province, il se retrouve plongé dans un univers qui le dépasse. D'autant plus que la soirée se termine au poste de police où il se retrouve soupçonné de meurtre. Heureusement, il sera innocenté et pourra rentrer à Hoppersville (Indiana) seulement 48 heures après son départ. Il a perdu tout son argent, mais il a découvert l'amour grâce à Vida (Joan Blondell). Une charmante petite série B.

dimanche 17 avril 2011

Five Star Final 1931

Un film de Mervyn LeRoy avec Edward G. Robinson, Aline MacMahon, Marian Marsh, H.B. Warner et Boris Karloff

Randall (E.G. Robinson) est rédacteur en chef à l'Evening Gazette de New York. Il est rappelé à l'ordre par les propriétaires qui constatent une baisse des ventes. On lui demande de ressortir un vieux fait divers impliquant une femme. Il envoie un de ses reporters, Isopod (B. Karloff) déguisé en pasteur, pour la rencontrer...

Je suis souvent déçue par les films de Mervyn LeRoy, particulièrement ceux de sa période MGM. Par contre à la Warner, au début des années 30, il profite de l'équipe technique et du système de ce studio qui lui apporte le rythme et l'ambiance qui lui manquera souvent plus tard. Ce Five Star Final est, en tous cas, une de ses plus grandes réussites avec I Am a Fugitive from a Chain Gang (1932). Le film dénonce d'une manière particulière virulente la 'presse de caniveau' qui inonde les kiosques américains. Le début du film donne le ton : un kiosquier est attaqué par un groupe de malfrats car il n'a pas mis suffisamment en évidence l'Evening Gazette. Puis, nous découvrons la rédaction de ce torchon à scandales. Les patrons sont sans scrupules, seulement intéressés par les chiffres de vente. On recrute des secrétaires en fonction de leur corsage bien rempli comme le fait remarquer la secrétaire (écoeurée) jouée par Aline MacMahon. Nous découvrons le rédacteur en chef Randall (E.G. Robinson) en train de se laver les mains. Cette obsession de la propreté reflète en fait son sentiment de culpabilité face au sale boulot qu'il doit faire. Il accepte, bon gré mal gré, de mettre en première page une femme qui fut acquittée 20 ans auparavant d'un meurtre. Elle est maintenant une mère de famille ordinaire et honnête qui s'apprête à marier sa fille. La publication de cet article va provoquer son suicide et celui de son mari. L'annonce de leurs morts par un reporter du journal, bien loin de provoquer un quelconque regret, ne provoque qu'un désir immédiat de capturer un scoop. Le scénario sans concession démonte un système corrompu où personne n'a de conscience, ni d'honnêteté. Dans le rôle central de Randall, Edward G. Robinson est une présence magnétique à l'écran. Parlant vite, Il est acéré, mais en même temps, il noie sa culpabilité dans un verre d'alcool dans un speakeasy. Boris Karloff joue avec intelligence un reporter pourri qui ne recule devant aucune compromission. Toutes les séquences au journal ont la force et la rapidité des meilleurs Warner. Par contre, toutes les séquences chez les Townsend, les malheureuses victimes de la campagne de presse, on retombe dans un style très théâtral et guindé. C'est bien dommage car le vétéran du muet H.B. Warner est émouvant en homme détruit. Quant à Marian Marsh, la fille des Townsend, elle se rattrape avec une scène d'hystérie face aux meurtriers de ses parents. Malgré ces quelques défauts, le film est percutant et conserve sa pertinence. Je recommande chaudement ce film qui est maintenant disponible chez Warner Archive dans une belle copie.