Un film d'Elliott Nugent avec Irene Dunne, Clive Brook, Nils Asther, Henry Stephenson et Vivian Tobin
A Paris, Sarah Cazenove (I. Dunne) est victime d'un époux manipulateur et violent (Nils Asther). Elle décide de le quitter et de divorcer après avoir rencontré un avocat, lui aussi, à la dérive, Gordon Evers (C. Brook)...
Cette petite production RKO est typique des mélodrames que tournaient les deux actrices, Irene Dunne et Ann Harding, sous contrat avec cette société à l'époque. If I Were Free ne fait partie des mélos prestigieux avec sa durée de 66 minutes et son intrigue minimaliste. Tiré d'une pièce de théâtre de John Van Druten, le film n'offre pas de réelles surprises. Elliott Nugent n'est pas un grand réalisateur, même si il a produit quelques films intéressants comme Life Begins (1932) avec Loretta Young et Three Cornered Moon (1933) avec Claudette Colbert qui restent en mémoire à cause de la qualité de leurs scénarii. On ressent néanmoins un réel plaisir à la vision de ce film grâce aux deux acteurs principaux, Irene Dunne, toujours juste et émouvante et Clive Brook, qui sort de son impassibilité habituelle. Les thèmes abordés sont les mêmes que l'on rencontre dans des dizaines de mélos de l'époque: l'homme mal marié, la maîtresse que l'on cache et qui se sacrifie et la femme cupide qui refuse le divorce. Irene Dunne souffre noblement pendant que Clive Brook est menacé de mort par une blessure de guerre. Tout cela étiré sur une plus longue durée serait parfaitement insupportable. Mais, en 66 min, l'histoire d'amour de ces deux êtres maltraités par la vie est plausible. Clive Brook réussit même à être émouvant en alcoolique sarcastique. Les seconds rôles sont tenus par la crème des acteurs britanniques comme Henry Stephenson et Halliwell Hobbes. Nils Asther est un méchant dans la lignée de son rôle dans Letty Lynton (1932) de Clarence Brown. Ce n'est certainement pas un grand film, mais une petite production sympathique.