Un film en 10 épisodes de Jean Kemm avec René Navarre, Genica Missirio, Rachel Devirys et Elmire Vautier.
Episode 1 : L'évasion
Episode 2 : Manon-la-blonde
Episode 3 : La truite qui file
1809, Le forçat Vidocq (R. Navarre) s'échappe du bagne. Les policiers et le chasseur de forçat sont à ses trousses. Hébergé chez un couple de paysans, il se souvient de son passé. Jeune homme, il s'est engagé dans l'armée révolutionnaire et est devenu lieutenant. Revenant chez lui lors d'une permission, il découvre que sa femme et ses deux enfants ont disparus. Il déserte pour partir à leur recherche et devient un bandit...
La destinée de François Vidocq semble tenir plus du roman-feuilleton que de la réalité. Le bagnard devenu policier à la Sûreté a inspiré nombres de grands écrivains tels Hugo et Balzac. Il n'est donc guère étonnant que le cinéma se soit intéressé à un tel personnage. Le scénario de ce film en épisodes est d'Arthur Bernède, un collaborateur de Louis Feuillade (Judex). Le premier épisode d'exposition est nettement plus long que les suivants, env. 70 min, comme c'était la coutume à cette époque-là. Nous découvrons un paysage rocailleux au bord de la mer où le bagnard Vidocq fait de l'escalade pour échapper à ses poursuivants. La qualité de la copie étant au rendez-vous, on peut vraiment apprécier la beauté de la cinématographie. Mais, malheureusement, le metteur en scène Jean Kemm n'est pas un Louis Feuillade. Il n'a pas son sens du rythme inné et la poursuite n'engendre pas le suspense voulu. Kemm se contente de filmer les événements assez platement. L'arrivée chez les paysans montre un peu plus d'inventions en utilisant le flash-black (précédé d'un fondu avec floutage) pour nous raconter brièvement le passé du forçat. Il n'était pas à l'origine un criminel ; il l'est devenu à cause la disparition de sa femme. René Navarre, l'immortel Fantômas de Feuillade, a ici un rôle en or qui lui permet de montrer son habilité au travestissement (il se déguise même en vieille femme pour échapper à la police!). Mais, contrairement à son jeu contenu et intense chez Feuillade, il se laisse aller par moment à des excès théâtraux regrettables. La confrontation avec son épouse retrouvée donne lieu à une scène mélodramatique peu crédible. D'ailleurs, ce sont toutes les scènes en studio qui ont le plus vieilli. Heureusement, les deux épisodes suivants sont plus rythmés. Vidocq rejoint Paris où il retrouve deux anciens compagnons du bagne, Bibi-la-Grillade et Coco-Lacour. Les deux comédiens apportent une touche comique avec le gand échalat Coco et le petit Bibi. Puis d'autres protagonistes nous font entrer dans la pègre parisienne à l'époque de l'Empire, en particulier la bande de l'Aristo (G. Missirio). Vidocq décide de rejoindre la police et va dénoncer l'Aristo et sa bande pour se faire accepter. Jusqu'à présent, je trouve ce serial largement inférieur aux films de Feuillade et même à La Maison du Mystère (1922, A. Volkoff). On verra avec les épisodes suivants...
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