A Londres, Stella Maris (M. Pickford) est condamnée à rester au lit suite à une maladie invalidante. Ses parents la protège du monde extérieur. Elle reçoit régulièrement la visite de John Risca (C. Tearle) qui cache un lourd secret. Sa femme Louise (M. Manon) est alcoolique et droguée. Cette dernière embauche une orpheline disgraciée, Unity Blake (M. Pickford) pour lui servir de domestique...
Stella Maris est sans aucun doute une des plus belles créations de Mary Pickford. Sous la direction d'un de ses metteurs en scène favoris, Marshall Neilan, elle interprète un double rôle avec un talent époustouflant. Elle est d'abord la belle Mary qui ne connaissont tous, en invalide riche et cloîtrée qui imagine un monde merveilleux et sans défaut. De l'autre, elle est une petite fille sans beauté, légèrement bossue, qui n'a jamais reçu d'affection de quiconque. C'est dans ce second rôle que Mary réussit une composition éblouissante. Elle ne porte que très peu de maquillage, mais suggère la laideur de son personnage par un léger tic nerveux et par sa posture. Au delà de la simple performance, le film est une plongée dans un univers Dickensien sans concession. Unity est une orpheline qui est rejetée par tous. Employée comme domestique par Louise Risca, elle est victime de la violence et de la cruauté de celle-ci qui la bat avec un tison. Laissant sa victime recroquevillée au sol, elle est arrêtée par la police. Le film atteint un sommet impressionnant avec le meurtre de Louise par Unity. Elle se sacrifie pour éliminer cette femme malfaisante qui a détruit le bonheur de John Risca qu'elle aime secrètement et sans espoir. La scène du meurtre semble annoncer le film noir avec l'éclair de lumière qui illumine le regard de Unity allant vers sa victime. La tension est à son comble. La photo de Walter Stradling est une petite merveille. Même si le film se termine sur une note gaie, on gardera longtemps en mémoire le personnage bouleversant d'Unity Blake.
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