Un film de John H. Collins avec Viola Dana, Howard Hall, Margaret McWade et Jack McGowan
La jeune Barbara (Viola Dana), qui est invalide, vit avec son père Ambrose (H. Hall) qui est aveugle. La tante de jeune femme (Margaret McWade) prend soin d'eux tout en ruminant sa vengeance. En effet, elle était amoureuse d'Ambrose et celui-ci lui a préféré sa soeur. Or cette dernière s'est suicidée pour un motif inconnu...
John H. Collins (1889-1918) |
John H. Collins ne fait pas partie des pionniers du cinéma qui ont laissé un nom, malgré son talent. Il faut dire que sa carrière fut extrêmement courte. Il mourut à l'âge de 28 ans de la grippe espagnole. Un seul de ses films est maintenant disponible en DVD: Children of Eve (1915) que j'avais beaucoup apprécié. En 1918, il est sous contrat à la Metro Pictures Corporation avec son épouse l'actrice Viola Dana qui est souvent son interprète principale. Pour ce mélodrame qui semble accumuler les poncifs - père aveugle, fille invalide et mère suicidée - Collins montre l'étendu de son talent avec une direction d'acteurs tout en retenue et une lumière crépusculaire apportée par le talentueux John Arnold, le futur opérateur de The Big Parade (1925) de King Vidor et de The Wind (1928) de Victor Sjöström. Malheureusement, il ne reste que trois des cinq bobines que comptaient ce joli film. On ne verra donc pas le prologue avec Constance, la mère de Barbara (Viola Dana joue les deux rôles) qui s'est mariée trop jeune avec un homme assez âgé pour être son père. Or, elle rencontre Lawrence, un homme marié dont elle tombe amoureuse. Cet amour impossible la pousse au suicide. Vingt ans plus tard, Barbara et Ambrose ignorent les raisons de sa mort. Mais, Miriam - la soeur de Constance - qui les connait, ne songe qu'à se venger. Elle a vieilli en s'occupant de sa nièce et de l'homme qui l'avait rejetée au profit de sa soeur. Margaret McWade, la formidable interprète de The Blot (1921), suggère avec talent l'amertume de cette femme rongée par la jalousie. Le beau visage expressif Viola Dana est magnifiquement éclairé par John Arnold et apporte toute l'émotion nécessaire à son rôle. La fin du film, qui réservait une surprise, est également absente de cette copie. On ne verra donc pas comment Barbara, habillée en robe de mariée, ment une dernière fois à son père pour lui épargner la douleur de savoir que sa femme ne l'aimait pas. Même incomplet, ce film montre le talent de ce jeune réalisateur fauché dans sa prime jeunesse. Il ne fait aucun doute que s'il avait vécu plus longtemps, il aurait certainement continué à grimper les échelons du métier et serait devenu un réalisateur célèbre.
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