Le Prince Michael Orbelianov (L. Tellegen) et Marcia (G. Farrar) |
Une idylle dans la tourmente
Un film de Frank Lloyd avec Geraldine Farrar, Lou Tellegen, Alec B. Francis, Rose Dione et W. Lawson Britt
En Russie, avant la révolution, Marcia Warren (G. Farrar) la fille d'un ingénieur américain est amoureuse du prince Orbelianov (L. Tellegen), le fils du patron de son père. Celui-ci l'ignore et la méprise jusqu'à ce qu'elle devienne une star de l'opéra...
Marcia (G. Farrar) dans Thaïs |
En 1919, Samuel Goldwyn produit ses films sous l'étiquette Goldwyn Pictures (une société dont il perdra le contrôle en 1922). A cette époque-là, il voit déjà grand et il a recruté Geraldine Farrar qui est alors non seulement une star du Metropolitan Opera, mais aussi du grand écran grâce à ses films avec Cecil B. DeMille (Carmen et Joan The Woman). Cerise sur le gateau, c'est son mari d'alors, l'acteur Lou Tellegen qui est son partenaire à l'écran. Goldwyn a mobilisé des moyens considérables pour ce mélo sur fond de révolution russe avec d'énormes décors et une foule de figurants. Malheureusement, il n'a pas dû passer assez de temps à lire le scénario qui se révèle particulièrement insipide. Comme c'était souvent le cas à l'époque, la révolution russe est présentée d'une manière particulièrement caricaturale et souvent franchement hilarante. C'est cependant la meilleure partie du film qui jusqu'ici était plutôt languissant. Frank Lloyd est un réalisateur sans grande imagination qui avait tendance à faire du "théâtre filmé" sans rechercher des angles de prise de vue originaux. La première partie du film est franchement ennuyeuse avec les soupirs de Marcia à chaque fois qu'elle rencontre son prince charmant qui l'ignore. L'intrigue s'emballe un peu avec le déclanchement de la Révolution, tout en restant très attendue et pleine de clichés - même pour l'époque! La belle Geraldine se bat avec Rose Dione, sa rivale devenue bolchévique, ce qui nous vaut une scène de bagarre où l'héroine bat à plattes coutures la mauvaise femme. Evidemment, tout est bien qui fini bien et elle tombera dans les bras de son prince comme on s'en doutait dès le début. La débauche de moyens engendre ici un film de série, très stéréotypé, dépourvu de surprises avec des acteurs parfois en roue libre. Il est difficile de s'intéresser à ces personnages caricaturaux et sans saveur. The World and Its Woman est représentatif d'une certaine production commerciale qui exploite le mélodrame sans vergogne pour appâter le chaland. Un mélo poussif qui peut provoquer quelques rires. Le film est visible sur le site European Film Gateway.
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