Yoannès (Ricardo Cortez) et Luicha (Louise Lagrange) |
Un film de Léonce Perret avec Louise Lagrange, Ricardo Cortez, Xenia Desni, Gaston Jacquet et Danièle Parola
Luicha (L. Lagrange) revient dans son village natal du pays basque où elle retrouve son ami d'enfance Yoannès (R. Cortez). Ce dernier, éperdument amoureux, souhaite l'épouser. Mais, Luicha disparaît brusquement. Elle est rentrée précipitament à Paris où elle est connue comme la Danseuse Orchidée...
Yoannès découvre la vérité sur Luicha. |
Bien que le film se nomme La Danseuse orchidée, ce n'est pas Louise Lagrange qui en est le personnage central. Léonce Perret s'intéresse au contraire à l'homme qu'elle aime, le personnage de Yoannès interprété avec beaucoup de subtilité par Ricardo Cortez, que l'on attendait pas dans un rôle comme celui-ci. Cet acteur américain, né Jacob Krantz, s'était spécialisé rapidement dans les rôles de séducteur au charme latin avant de passer à celui des durs à l'arrivée du parlant. Il faut reconnaitre l'immense talent de directeur d'acteur de Perret qui a réussit à tirer de Cortez une interprétation toute en nuances de cet homme jaloux, impulsif et fragile qui réussit presque à s'autodétruire en découvrant ce qu'il croit être l'infidélité de celle qu'il aime. Au-delà des poncifs du mélodrame, l'histoire d'amour de Yoannès et Luicha réussit à nous émouvoir malgré la durée excessive du film (2h30). Pourtant la copie sur le site Gaumont-Pathé archives ne dure que 2 h indiquant une vitesse de projection trop lente hier. Perret a eu des moyens considérables en terme de décors et de figuration. C'est pourtant dans les scènes intimes qu'il montre son vrai talent. Ainsi lorsque Maryse Laborde (Xenia Desni) décide de quitter Yoannès, elle nous rappelle sur un mode mineur l'éclatante réussite de Dernier amour (1916) du même Perret où Valentine Petit laissait partir son jeune amant en sachant que c'était son dernier amour. L'opérateur du film Léonce-Henry Burel, qui travailla longtemps avec Gance, s'était mal entendu avec Perret. Pourtant sa palette d'ombres et de lumières est proche de celle de Georges Specht qui fut son fidèle opérateur chez Gaumont. Malgré quelques réserves concernant l'intrigue du film et l'étirement excessif de certaines scènes (accentué par la lenteur de la projection), ce mélodrame est une agréable surprise.
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