Un film de John O'Brien avec Mary Pickford, John Bowers, Loretta Blake et Dorothy West
Louise (M. Pickford) travaille dans un sweatshop pour un salaire de misère tout en ayant la charge de ses deux soeurs. Jane (D. West) ne songe qu'à échapper à son sort en devenant la maîtresse d'un fils de famille alors qu'Amy (L. Blake) souffre de la tuberculose...
Considéré longtemps comme perdu, ce film de Mary Pickford réalisé par John O'Brien a refait surface sous la forme d'une copie française très incomplète à la Cinémathèque française. La copie est teintée et de très belle qualité. Malheureusement, les meilleurs moments du film se trouvent à la fin de la copie et sont manquants. Il doit manquer environ 1/3 du film (env. 2 bobines) et nous sommes privés des scènes les plus dramatiques de ce mélodrame à tendance sociale. Mary Pickford a très souvent joué des rôles de filles du peuple et elle est ici une ouvrière du textile, sous payée et harcelée par le contremaître. Ce type de sujet avait été également abordé par le talentueux John H. Collins dans Children of Eve (1915). Malheureusement, John O'Brien n'est pas un réalisateur du calibre de Maurice Tourneur, de Marshall Neilan ou de Sidney Franklin pour ne citer que quelques uns des réalisateurs de Pickford dans les années 1910. Il se contente de filmer les événements de manière académique et le film repose entièrement sur les épaules de la star. Mary sait parfaitement comment donner à son personnage la conviction nécessaire que ce soit durant le petit déjeuner qu'elle prépare à la va-vite ou lorsqu'elle déjeune d'un morceau de pain assise sur sa machine à coudre. Reprenant un poncif de ce type de mélo, elle tombe amoureuse sans le savoir du fils de son patron, joué par le jeune John Bowers, futur interprète de Lorna Doone (1922) de M. Tourneur. Juste au moment où l'intrigue commence à se corser, la copie se termine. Dans les scènes manquantes, Mary fait preuve d'une grande autorité puisqu'elle menace d'un révolver le vil séducteur de sa soeur et le force à épouser celle-ci pour réparer le mal qu'il a fait. Puis, le plancher du sweatshop s'effondre provoquant de nombreux morts et blessés. Cette dernière rapppelle cruellement une actualité brûlante dans certains pays où les ouvrières sont toujours exploitées de façon éhontée. On ne peut que regretter que l'absence de cette fin qui aurait peut-être donné au film un tout autre relief.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire