Dinty (Wesley Barry) à droite |
Un film de Marshall Neilan avec Wesley Barry, Colleen Moore, Noah Beery et Anna May Wong
Doreen O'Sullivan (C. Moore) quitte son Irlande natale pour San Francisco avec son fils pour y retrouver son époux. Mais, celui-ci est mort dans un accident et elle doit élever son fils seule. Dix ans plus tard, c'est Dinty (W. Barry) qui doit gagner leur vie car sa mère est malade de la tuberculose. Le gamin a fort à faire face aux autres vendeurs de journaux qui lui cherchent querelle...
En 1920, Marshall Neilan est le réalisateur préféré de Mary Pickford et il a conçu pour elle certains de ses plus beaux films comme Stella Maris (1918). Pour Dinty, il décide de faire une star d'un gamin de treize ans jusqu'ici acteur de complément, le petit Wesley Barry. Le gamin couvert de taches de rousseur rappelle le petit Robert Lynen avec son physique de petit moineau malingre et son bagou. Le reste de la distribution est étincelante avec une jeune Colleen Moore - avant qu'elle ne devienne la flappeur des années 20 -, Noah Beery en baron de la drogue de Chinatown et une toute jeune Anna May Wong dans le rôle de l'épouse de l'affreux Beery. Neilan n'hésite pas à réaliser un cocktail détonnant: mélodrame, humour et suspense en ne laissant pas une minute de répis au spectateur. Le début du film pourrait faire croire que nous allons voir un mélodrame social. La pauvre Colleen Moore habite dans un sous-sol avec son fils au petits soins, utilisant toutes sortes d'inventions bricolées pour la soulager comme ce ventilateur qui tourne grace à un robinet d'eau froide. On découvre aussi la dureté des rues de San Francisco où le petit Dinty doit constamment se défendre face à des concurrents qui n'hésitent pas utiliser la violence. Pourtant on ne sombre pas dans la noirceur. On voit le gamin organiser un spectacle avec ses copains pour sa mère où il danse et chante sous les éclairages magnifiques du grand opérateur Charles Rosher. Parallèlement, une intrigue secondaire suit les agissements du roi du trafic d'opium sous les traits (bridés) de Noah Beery qui offre comme toujours la quintescence de l'ignoble traître. La fin du film est haletante avec la police à la poursuite de Noah Beery avec des avions tandis qu'on recherche à Chinatown la fille du juge kidnappée par le même Beery. Le petit Wesley Barry est adorable, plein de charme et offre une performance pleine de naturel et d'humour. Il ne faut pas manquer ce charmant opus de Neilan (où John McDermott n'a réalisé que les séquences de 2ème équipe en Irlande contrairement à ce qu'indique le programme) qui repasse la semaine prochaine à la Fondation Pathé.
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