Robert Vraie (J. Murat) et Hélène Tarnière (M. Ferrare) |
Un film de Henri Andréani avec Marthe Ferrare, Jean Murat, Charles Vanel, Mary Harald et Claude France
Hélène Tarnière (M. Ferrare) a été traumatisée par la mort de son amant pilote lors d'une exhibition aérienne. Elle décide de devenir pilote elle-même pour surmonter son chagrin. Son arrivée à l'aérodrome crée une intense jalousie entre le pilote Robert Vraie (J. Murat) et le mécanicien Gaston Lager (C. Vanel) qui sont tous deux attirés par la jeune femme...
Ce film d'Henri Andréani a été reconstitué récemment par la Cinémathèque, mais il reste cependant incomplet (il doit manquer env. 15 min). Dans le rôle principal, on trouve une cantatrice de l'Opéra-Comique, la soprano Marthe Ferrare. Le cinéma muet était friand (bizarrement!) de chanteurs d'opéra. Le meilleur exemple, c'est certainement le magnifique baryton Vanni-Marcoux dans Le Miracle des loups (1924) de Raymond Bernard. Marthe Ferrare a un joli minois, mais n'a pas fait une grande carrière. Le générique annonce à coup de trompettes qu'elle est habillée par Paul Poiret comme si le créateur était lui-même un interprète du film. Si Marthe arbore quelques jolies robes dans la première partie, dans la seconde elle est engoncée dans une combinaison de pilote sans aucune élégance. On peut se demander si Poiret ne s'est pas plaint au producteur...! Si le film montre de vrais aéronefs en train de décoller et d'atterrir, il reste cependant un peu en retrait par rapport aux sensations des pilotes. Et la deuxième partie se concentre sur la jalousie maladive de la maîtresse de Charles Vanel interprétée par Mary Harald, la belle interprète Tih-Minh de Louis Feuillade. Tiré d'un roman de Ricciotto Canudo, l'intrigue n'est guère originale. Le traitement qu'en fait Andréani n'est pas dépourvu d'intérêt mais il n'offre pas l'envolée lyrique qu'aurait pu lui donner un Gance ou un L'Herbier à la même époque. Une production standard, pas désagréable, mais sans originalité.
2 commentaires:
Merci pour ces présentations alléchantes et passionnantes .
Ce sont rarement des Diva/Divo qui sont tête d’affiche dans le cinéma français. Exception faite pour le merveilleux Vanni-Marcoux - grande voix, puissance, qualité de phrasé,mais statut à part pour une voix réputée « blanche ». Diction parfaite qui le faisait connaître au disque, aussi bien dans des airs célèbres que dans des chansons traditionnelles françaises . Succès absolu pour la « Pêche des moules » !!!. Il était donc présent dans nombre de foyers bourgeois. Le recruter était une manière de rehausser le prestige du cinéma - Et encore lui préfère-t-on Fédor Chaliapine, grand baryton mais peu intelligible en français pour le Don Quichotte ( chantant) de G.W. Pabst en 1932. Plus « bankable » comme on ne disait pas alors ...
Ce sont plutôt des Divettes, de joli(e)s second couteaux, venus du Music-Hall ( M. Chevalier, J. Gabin) ou de l’Opéra Comique où le passage du parlé au chanté demandait des chanteurs-comédiens aguerris. Marthe Ferrare y était spécialiste des rôles travestis dans les années 20. Dans les années 30, elle se tourne ers des formes musicales plus légères, opérettes et compilations plus ou moins heureuses pour music-hall ( sur YT « Aux jardins de Grenade » https://www.youtube.com/watch?v=uF2zxjygEvQ. Elle a, en parallèle, tourné quelques films l’Etrange aventure du Docteur Works (1921) ; les Hommes nouveaux (1922) ; l’Autre aile (1923) ; Faubourg Montmartre (1925) ; les Saltimbanques(1930)
Merci Idamante pour ton message. Je suis une cinéphile également passionnée par les chanteurs d'opéra. Vanni-Marcoux était un remarquable interprète, un grand musicien et un excellent acteur. Il faut le voir dans "Le Miracle des loups" (1924) de Raymond Bernard en Charles le Téméraire. J'aime aussi beaucoup son Vitalis dans "Sans Famille" (1934) de Marc Allégret. Aux Etats-Unis, la belle Geraldine Farrar a fait une belle carrière au muet.
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