Un film en 4 épisodes d'Henri Desfontaines avec René Navarre, Lucien Dalsace, Elmire Vautier et Genica Missirio
Un fantôme apparaît au Louvre dans la Salle des Dieux Barbares. Un gardien est assassiné durant la nuit. La journaliste Jacques Bellegarde (L. Dalsace) veut élucider le mystère; mais, justement une main mystérieuse semble accumuler les présomptions contre lui. Le fantôme imite son écriture et vole les lettres qu'il a écrites à Simone Desroches (E. Vautier)...
Le scénario de ce sérial est signé Arthur Bernède qui fut le collaborateur attitré de Feuillade sur Judex (1917). On reconnaît la patte de ce scénariste; mais hélas, en 1926, Louis Feuillade n'est plus de ce monde et c'est Henri Desfontaines qui réalise le film. Desfontaines est un réalisateur assez quelconque qui se contente de filmer le scénario sans grande imagination. On retrouve systématiquement la succession : plan d'exposition/plan d'ensemble/plan moyen/gros plan durant tout le film. Néanmoins, il s'agit d'une production de prestige de la Sté des Cinéromans qui a tous les atouts du point de vue de la décoration et de l'interprétation. René Navarre, qui fût Fantômas (1913-15), est ici un détective -ancien agent de la Sûreté- nommé Chantecoq et maître du déguisement qui va démasquer Belphégor. Le journaliste Bellegarde (L. Dalsace) n'est pas vraiment de taille face au machiavélique Fantôme. Elmire Vautier est très bonne dans le rôle de la maîtresse jalouse de Lucien Dalsace et Genica Missirio [qui joue Murat dans le Napoléon (1927) de Gance] est son complice. Dans un rôle secondaire, Alice Tissot est une amusante Baronne Papillon qui tombe en pâmoison à chaque mention du fantôme. Le suspense est très bien mené et le mystère reste entier jusqu'à la dernière bobine. Le film bénéficie de décors Art Déco superbement habillés avec beaucoup de goût, sans aucune surcharge. Les extérieurs ont été tournés au Louvre, dans les rues de Paris et au Château d'Anet. La cinématographie de Julien Ringel et Robert Lefebvre est absolument superbe et on l'apprécie d'autant plus que la copie du Forum des Images est excellente, teintée et d'une grande finesse de grain. Il est bien dommage que Desfontaines n'utilise pas à plein le potentiel de son scénario. Mais, tel qu'il est le film vaut le coup d'oeil malgré sa durée de 4h30.
4 commentaires:
Votre blog est très bien construit est très intéressant vos articles se savoure ravie d'avoir fait la découverte de votre blog. je met le lien de votre blog sur ma page de garde. bonne fin de soirée et au plaisir.
Merci Reminencens pour vos compliments!
Je n'ai jamais eu l'occasion de découvrir ce film ... mais j'en ai lu la retranscription ( le roman de Bernède ?...) dans un roman-photos ( 2 tomes ) sur les principales scènes du film , dont celles des rôles secondaires, dont "l'homme à la salopette" !.... J'avais d'ailleurs trouvé le scénario plus crédible que celui de la série télé de Claude Barma en 1965, qui a révélé le futur "Commissaire Moulin" au public!...
J'oubliais : ce film est muet car il ne date pas de 1930, mais de 1926 ... avec une durée de 4 heures et demie !... Mon père m'avait parlé de ces films-fleuve qui étaient découpés sur plusieurs jours !... à l'époque, on n'allait pas au Cinématographe dans des "salles obscures", mais dans l'arrière-salle des cafés où il était facile de discuter , le son provenant uniquement de l'inévitable piano !...
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