Un film d'Hans Steinhoff avec Elga Brink, Henry Edwards, Gustav Fröhlich et Valerie Boothby
Inge (E. Brink) est la femme délaissée de l'avocat Henry Duhan (H. Edwards). Il est toujours absent, absorbé par son travail. Son épouse part seule en vacances à Cannes où elle fait la connaissance d'un jeune peintre (G. Fröhlich)...
Ce film de Hans Steinhoff est adapté d'une nouvelle de Stefan Zweig. Nous suivons la trajectoire de deux couples fort différents. D'un côté les Duhan, un couple fidèle où l'épouse se dévoue totalement pour un mari toujours absent, même lorsqu'il est chez lui. De l'autre, les Born qui pratique un mariage très libre, autorisant à chacun toutes les aventures qu'il désire. Mais, Inge Duhan est fatiguée par les absences perpétuelles de son mari qui met toujours sa carrière avant sa famille. Le voyage à Cannes va être un révélateur. Confronté au jeune Francard (G. Fröhlich), Inge réalise l'attention qu'elle peut susciter chez un homme autre que son mari. Elle repousse néanmoins ses avances plus qu'empressées. Elle lui dit être toujours éprise de son mari. Le retour au foyer se révèle extrêmement difficile avec l'arrivée d'une femme qui la fait chanter. Elle lui réclame toujours plus d'argent pour ne pas révéler son infidélité supposée à son mari. Inge vit dans la terreur sans savoir que cette machination est l'oeuvre de son époux. Quant aux Born, leur mariage se délite avec les infidélités répétées du mari. Ils songent à se séparer avant de se réconcilier lors d'une soirée très arrosée. Au total, Steinhoff réalise un film très soigné, bien réalisé avec même quelques extérieurs à Cannes. Cette observation presque entomologique des couples est finalement assez avant-gardiste pour l'époque. On imagine mal le cinéma américain, par exemple, faire un film aussi 'libéré'. Mais, le propos reste particulièrement machiste puisque l'épouse retournera dans les bras de son époux sans que celui-ci ne montre guère de tendance à changer son attitude carriériste, alors qu'elle doit 'expier' cette faute qu'elle n'a pas commise. Un joli film de la grande époque du cinéma de Weimar.
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