Un film de Victor Fleming avec Jean Harlow, Lee Tracy, Franchot Tone, Una Merkel, Pat O'Brien et Frank Morgan
Lola Burns (J. Harlow) est la star N°1 du studio Monarch. Sa vie ressemble à un enfer entre son père et son frère qui dilapident son argent et le chef du service publicité, E.J. Hanlon (L. Tracy) qui passe son temps à créer des commérages juteux pour les journalistes...
Cette excellente comédie, au rythme pétaradant, semble être inspirée en partie de la vie de Clara Bow selon le scénariste John Lee Mahin. En fait, on pourrait tout aussi bien l'appliquer à nombres d'autres stars hollywodiennes, même à Harlow elle-même. La Lola Burns que je joue Harlow, avec beaucoup de talent, est le prototype même de la star propulsée au firmament par un mélange complexe de sex-appeal et de publicité dans les fan-magazines. On vend au public du rêve qu'il dévore dans les revues de cinéma et dans les journaux salaces, comme nous le montre les premières images du film. Puis, nous passons derrière la façade. La vie de Lola n'est pas vraiment le paradis que l'on vend aux gogos. Elle est certes riche, mais elle doit subvenir aux besoins de son père alcoolique (délicieux Frank Morgan) qui joue aux courses et de son frère (Ted Healy) un bon à rien de première. Si tout cela n'était déjà beaucoup, elle est également la proie du publicitaire maison qui passe son temps à monter des coups tordus pour que le nom de Lola soit le plus souvent possible à la une de journaux. Invariablement, elle est au centre de commérages salaces pour faire monter sa cote au box-office. Fatiguée par toutes ces batailles, elle tente très maladroitement d'avoir une 'vie normale' et invariablement commet des erreurs grossières. Après avoir posé dans sa cuisine, telle une femme au foyer modèle, elle décide soudain que la 'maternité' est indispensable pour une femme et court dans un orphelinat pour adopter un bébé. Evidemment, Hanlon (un Lee Tracy à la répartie rapide comme l'éclair) est sur le coup et va faire capoter son projet illico presto. Excédée, elle part se resourcer dans le désert où elle fait la connaissance d'un (soi-disant) fils à papa (Franchot Tone qui s'autoparodie avec malice) qui lui murmure que "ses cheveux sont comme un champ de marguerites argentées dans lequel il voudrait marcher pieds nus." Mené avec diligence et talent par une superbe galerie de second rôle, le film offre une vision finalement plutôt juste de la vie à Hollywood du temps de l'Age d'Or. Il y a de nombreuses références, tout à fait charmante, aux films et aux acteurs. J'ai beaucoup apprécié la remarque de C. Aubrey Smith, qui joue un vieux figurant râté, qui ronchonne: "Je ne vois pas ce qu'on trouve à ce Lewis Stone !" Un des meilleurs films de Fleming et de Harlow.
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