Suspense (1913, Lois Weber) |
Chaque année, la conservatrice du cinéma muet au BFI, Bryony Dixon, organise une séance composée de films réalisés il y a 100 ans. On peut y voir une sélection de bandes d'actualités, de court-métrages comiques et des longs métrages. C'est l'occasion de découvrir ou de redécouvrir des petits bijoux d'il y a 100 ans.
Parmi les bandes d'actualité, il y avait une procession funéraire en l'honneur d'une suffragette, Emily Davidson, qui s'était jetée sous un cheval lors de la prestigieuse course du Derby. Une longue procession a traversé les rues de Londres avec une pompe que l'on aurait pu croire réservée aux membres de la famille royale. Une foule impressionnante était amassée sur les trottoirs et de nombreux hommes retiraient leur chapeau pour saluer le geste de la militante.
Une comédie britannique, Nobby The New Waiter, avec le comique Sam T. Poluski nous montre un serveur particulièrement maladroit qui chausse des patins à roulettes dans un restaurant. on pense immédiatement à Chaplin; mais il faut le reconnaitre, les acrobaties de Poluski ne sont pas au niveau du génial Charlie.
Puis, nous eûmes un fragment d'un grande production britannique intitulée The Battle of Waterloo avec l'Empereur qui restait calme face aux explosions et aux soldats qui chargeaient à dos de cheval. Il est difficile de se faire une opinion avec ce petit fragment de 5 min, le reste du film étant perdu. En tout cas, il offrait un contraste parfait avec la comédie suivante Pimple's Battle of Waterloo de et avec Fred et Joe Evans. Cette parodie annonçait déjà le comique farfelu et décalé des Monty Python. Napoleon est attaqué par une suffragette qui assomme tout le monde avec son panneau "Vote for Women"! Les chevaux étaient interprétés par des acteurs en costume de cheval et Napoléon prenait le train pour la France à Waterloo Station. Malgré un manque évident de moyens, avec des décors en carton pâte branlants, la parodie a conservée son pouvoir comique et on ne peut que sourire en voyant Napoléon tirer à pile ou face avec Wellington pour savoir lequel tirera le premier.
Parmi les pièces de resistance lors de cette présentation, il y avait un excellent film italien intitulé Tigris. Ce suspense criminel réalisé par un Vincenzo Denizot (qui fut un employé chez Gaumont) ressemble énormément aux sérials de Louis Feuillade par son scénario aux multiples rebondissements, la présence d'un maître du crime, son utilisation des extérieurs et des cascades sensationnelles. On y voit une voiture à cheval arriver directement sur la devanture d'un restaurant en en fracasser la vitre. Encore plus étonnante est cette cascade réalisée par un cascadeur particulièrement doué. Un homme gît ligoté sur une voie ferrée. Un train approche et va l'écraser. Dans un dernier sursaut, l'homme réussit à détacher ses mains et attrape les tampons du train qui arrive et se hisse à bord. Le résultat est bluffant.
La séance se clôturait par un des plus beaux courts-métrages de 1913 réalisée par Lois Weber aux Etats-Unis: Suspense. Ce film particulièrement bien vieilli grâce un montage et des angles de prise de vues incroyablement efficaces. Alfred Hitchcock n'a pas fait mieux par la suite. Sur un scénario très simple - une femme seule avec son enfant dans une maison isolée est attaquée par un rôdeur - Weber organise une série d'images composées avec un soin extrême, en particulier des contre-plongées très efficaces du visage de l'homme qui monte les marches et s'introduit dans la maison. En 10 min, on suit avec passion les démêlées de la femme avec son agresseur et en montage parallèle la course poursuite de son mari en voiture, parti pour la sauver. Une excellente soirée.
Une comédie britannique, Nobby The New Waiter, avec le comique Sam T. Poluski nous montre un serveur particulièrement maladroit qui chausse des patins à roulettes dans un restaurant. on pense immédiatement à Chaplin; mais il faut le reconnaitre, les acrobaties de Poluski ne sont pas au niveau du génial Charlie.
Puis, nous eûmes un fragment d'un grande production britannique intitulée The Battle of Waterloo avec l'Empereur qui restait calme face aux explosions et aux soldats qui chargeaient à dos de cheval. Il est difficile de se faire une opinion avec ce petit fragment de 5 min, le reste du film étant perdu. En tout cas, il offrait un contraste parfait avec la comédie suivante Pimple's Battle of Waterloo de et avec Fred et Joe Evans. Cette parodie annonçait déjà le comique farfelu et décalé des Monty Python. Napoleon est attaqué par une suffragette qui assomme tout le monde avec son panneau "Vote for Women"! Les chevaux étaient interprétés par des acteurs en costume de cheval et Napoléon prenait le train pour la France à Waterloo Station. Malgré un manque évident de moyens, avec des décors en carton pâte branlants, la parodie a conservée son pouvoir comique et on ne peut que sourire en voyant Napoléon tirer à pile ou face avec Wellington pour savoir lequel tirera le premier.
Parmi les pièces de resistance lors de cette présentation, il y avait un excellent film italien intitulé Tigris. Ce suspense criminel réalisé par un Vincenzo Denizot (qui fut un employé chez Gaumont) ressemble énormément aux sérials de Louis Feuillade par son scénario aux multiples rebondissements, la présence d'un maître du crime, son utilisation des extérieurs et des cascades sensationnelles. On y voit une voiture à cheval arriver directement sur la devanture d'un restaurant en en fracasser la vitre. Encore plus étonnante est cette cascade réalisée par un cascadeur particulièrement doué. Un homme gît ligoté sur une voie ferrée. Un train approche et va l'écraser. Dans un dernier sursaut, l'homme réussit à détacher ses mains et attrape les tampons du train qui arrive et se hisse à bord. Le résultat est bluffant.
La séance se clôturait par un des plus beaux courts-métrages de 1913 réalisée par Lois Weber aux Etats-Unis: Suspense. Ce film particulièrement bien vieilli grâce un montage et des angles de prise de vues incroyablement efficaces. Alfred Hitchcock n'a pas fait mieux par la suite. Sur un scénario très simple - une femme seule avec son enfant dans une maison isolée est attaquée par un rôdeur - Weber organise une série d'images composées avec un soin extrême, en particulier des contre-plongées très efficaces du visage de l'homme qui monte les marches et s'introduit dans la maison. En 10 min, on suit avec passion les démêlées de la femme avec son agresseur et en montage parallèle la course poursuite de son mari en voiture, parti pour la sauver. Une excellente soirée.
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