Le père Louveau (P. Hot) adopte un petit garçon abandonné et l'emmène sur sa péniche 'La Belle Nivernaise'. Quelques années plus tard, le garçon nommé Victor (M. Touzé) tombe amoureux de Clara (B. Montel), la fille des Louveau...
Adaptée d'une nouvelle d'Alphonse Daudet, La Belle Nivernaise a été tournée sur la Seine entre Paris et Rouen. La vie des mariniers a intéressé les cinéastes très tôt. On trouve par exemple Les Chalands dès 1911, un court-métrage Gaumont de Georges-André Lacroix, et, bien entendu, le très célèbre L'Hirondelle et la Mésange (1920) d'André Antoine qui avait plus un caractère documentaire. Le cinéaste d'avant-garde Jean Epstein abandonne ici ses expérimentations formelles pour un récit traditionnel d'un amour contrarié au fil de l'eau. Parmi ses acteurs, on remarque particulièrement Blanche Montel qui avait été formée à l'école des sérials de Louis Feuillade, comme Barrabas (1920) où elle exécutait parfois des cascades dangereuses. Elle est ici la fille d'un marinier qui se promène pieds nus sur la péniche et qui tombe amoureuse de son frère adoptif. Epstein a un excellent opérateur en la personne de Paul Guichard de la maison Pathé. Il filme avec talent les paysages des bords de Seine. Comme c'est malheureusement souvent le cas avec Epstein, la direction d'acteur est assez faible et n'aide pas au développement et à la caractérisation des personnages. L'évolution de Victor d'enfant perdu à fils chéri du Père Louveau, puis retrouvé par son vrai père est pour le moins schématique. De même lorsque le metteur en scène veut faire monter le suspense lors de la bagarre entre Victor et le matelot de Louveau, il étire la scène au-delà du raisonnable réduisant du même coup son impact. La Belle Nivernaise conserve un certain charme à cause son tournage en extérieurs, mais le récit pourrait avoir un tout autre impact entre d'autres mains. Cependant, c'est un joli film qui permet de redécouvrir les paysages lacustres de la Seine.
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