Un film de Richard Boleslawski avec Madge Evans, Otto Kruger, Una Merkel et Alice Brady
Letty Lawson (M. Evans) est contrainte de travailler suite à la mort de son père. Son amie Carol (U. Merkel) la fait entrer dans un salon de beauté. Cette dernière complémente ses revenus en se faisant entretenir par un vieux monsieur déjà marié...
Cette production MGM avec un scénario de Faith Baldwin (comme pour The Office Wife), s'intéresse au sort des jeunes femmes qui travaillent dans un institut de beauté. On se retrouve au milieu de dames riches d'un certain âge qui cancannent pendant que de jeunes femmes désargentées tentent de leur redonner une jeunesse depuis longtemps envolée à coup de crèmes et de massages. Chacune essaie d'améliorer son ordinaire. Carol (Una Merkel) ne se fait aucune illusion sur la société qui l'entoure et elle fait tout ce qu'elle peut pour tirer un maximum d'argent d'un vieux beau qui s'ennuit avec sa femme. Letty Lawson (Madge Evans), elle reste en retrait jusqu'à sa rencontre fortuite avec le riche homme d'affaire Mark Sherwood (O. Kruger). Elle tombe amoureuse de cet homme mal marié à une épouse insupportable (Alice Brady) qui passe sa journée allongée. Letty n'est pas prête à rentrer dans le jeu habituel de la maîtresse cachée que l'on jette après usage. D'autant plus que son amie Jane (Florine McKinney) s'est tuée après avoir été abandonnée enceinte par son amant, le fils (Phillips Holmes) de sa patrone. Le film offre une vision assez noire de la condition féminine dans les années 30. Le film est très bien construit entre mélo et comédie avec une superbe photo de James Wong Howe. Il y a des moments mémorables comme lorsque Letty annonce nonchalamment -sans se rendre compte de l'impact de ce qu'elle dit - à Jane que son amant est parti. Jane reste rigide, immobile alors qu'une porte s'ouvre lentement masquant petit à petit sa silhouette. Son suicide est également une scène très réussie avec sa silhouette qui se découpe dans l'ombre face à la fenêtre qu'elle ouvre tout doucement pour se jeter dans le vide. Madge Evans qui jouait souvent des seconds rôles montre ici tout son talent avec son visage expressif dont le sourire rappelle celui de Jean Arthur. Malgré la fin heureuse du film, il reste une certaine amertume dans le souvenir du spectateur. Un joli mélo avec de très bon interprètes et un rythme soutenu.
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