Un film de Lothar Mendes avec William Powell, Kay Francis et Carole Lombard
Jamie Darricot (W. Powell) est entretenu par sa maîtresse, Mrs Fendley (Olive Tell), la femme d'un richissime industriel. Il entame aussi une aventure avec la fille de celle-ci, Rachel (C. Lombard) avant de rencontrer la belle Norma Page (K. Francis) qu'il entrepend de séduire...
Au début de 1931, William Powell est toujours sous contrat à la Paramount. Il est lassé du 'type-casting' de ce studio. Immédiatement après Ladies' Man, il va migrer avec Kay Francis à la Warner qui va lui ouvrir d'autres possibilités et lui permettre d'épanouir son talent considérable de comédien comme dans le merveilleux Jewell Robbery (1932, W. Dieterle). Le personnage qu'il interprète dans Ladies' Man est comme son titre l'indique, un homme à femmes, un gigolo mondain qui offre un peu de plaisir à des dames cousues d'or qui sont délaissées par leurs maris. Il se fait offrir des bijoux de grande valeur qu'il revend sans état d'âme pour financer son train de vie. Il n'hésite pas une minute à céder aux avances pressantes de la fille de sa maîtresse. Le personnage interprété par Carole Lombard est fort éloigné des rôles auxquels on l'associe généralement. Elle a ici un rôle essentiellement dramatique: une riche héritière capricieuse portée sur l'alcool et qui développe une jalousie maladive vis-à-vis de l'amant de sa mère. William Powell réussit à rendre sympathique un personnage amoral qui justifie ses actions avec une franchise désarmante. Il profite de la situation, mais sa rencontre avec Kay Francis va modifier la donne. Il y a soudain chez lui un désir de changer de vie et de renoncer à ce monde factice où il évolue. Avec un tel sujet, on pourrait avoir une comédie dans un style Lubitschien. En fait, il n'en est rien. Lothar Mendes, un réalisateur d'origine allemande importé à Hollywood à l'orée du parlant, nous concocte un mélodrame parfois pesant et statique. Mais le charme de Powell et de ses deux partenaires fait beaucoup pour rendre le film intéressant dans ses situations et ses conflits, malgré ses défauts. Il se termine par la mort de Powell aux mains du mari jaloux qui veut éliminer cet élément nuisible de la haute société. Au total, il ne s'agit pas d'un grand film. Mais, c'est un jalon important dans l'évolution de William Powell qui passa du traître au séducteur suave avec l'arrivée du parlant.
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