Le Chevalier à la rose
Un film de Robert Wiene avec Huguette Duflos, Jaque Catelain et Michael Bohnen
Octavian (J. Catelain), l'amant de la Maréchale (H. Duflos), est sélectionné pour apporter une rose d'argent à la jeune Sophie (E.F. Berger) qui est promise au baron Ochs (M. Bohnen)...
Le chef d'oeuvre de Richard Strauss semblait un sujet parfait pour le cinéma muet. D'autant plus que pour la création de ce film, on avait commandé au compositeur une partition inspirée de son opéra dont il reprenait les principaux leitmotives. Malheureusement, l'intrigue originale qui est l'oeuvre du génial Hugo von Hofmannstahl a été réécrite en voulant certainement ajouter des épisodes pour la rendre moins théâtrale. Hélas, bien loin d'améliorer l'original, cette modification rend les personnages falots et l'intrigue devient celle d'une médiocre pièce de boulevard. Ce qui faisait la valeur de l'oeuvre commune de Strauss et d'Hofmannstahl, c'était la subtilité psychologique des personnages, le rythme et l'humour des situations. Avec Wiene, nous avons droit à une illustration plate au rythme fort relaché, à des personnages dépourvus de profondeur et à une direction d'acteur sans saveur. Il faut dire que la distribution est dominée - s'il on peut dire ! - par le couple Huguette Duflos-Jaque Catelain. Ces deux acteurs français étaient déjà apparus ensemble dans le Koenigsmark (1923) de Léonce Perret et ils sont tout aussi inintéressants dans ce film. Duflos ne fait presque rien à part prendre l'air ennuyée et Jaque Catelain est un Octavian catastrophique. Si on le compare à une myriade de grandes mezzo-sopranos qui ont interprété le rôle, elles apportent à Octavian plus de virilité et d'entrain que ce malheureux acteur qui papillonne des yeux. D'ailleurs, ce rôle travesti est certainement bien plus intéressant lorsqu'il est interprété par une femme. Lors du dernier acte, Octavian doit se traverstir en soubrette pour confondre ce vieux libidineux d'Ochs. Pour cette scène, l'interprète d'Octavian doit suggérer qu'elle est un jeune homme travesti en fille (et non pas l'inverse). Le résultat est souvent renversant d'intelligence scénique. Alors que reste-t-il de l'opéra de Strauss dans ce film platement mis en scène ? Eh bien, à part la partition géniale du compositeur qui suggère des couleurs, des raffinements et un rythme absent du film, pas grand chose. Si vous voulez découvrir Le Chevalier à la rose, achetez plutôt un DVD de l'opéra, de préférence dirigé par Carlos Kleiber.
1 commentaire:
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Merci.
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