Un film de Jacques de Baroncelli avec Conchita Montenegro, Raymond Destac et Henri Levêque
Don Mateo (R. Destac) rencontre dans un train Concha Perez (C. Montenegro) et en tombe follement amoureux. Mais, la belle le repousse...
Le roman de Pierre Louÿs a fait l'objet d'une multitude de versions cinématographiques dont la plus célèbre est The Devil is a Woman (1935) du tandem Dietrich-von Sternberg. Pour cette première version, contrairement aux autres cinéastes qui utiliseront une star dans le rôle principal, Baroncelli fait le pari inverse. Il choisit une jeune danseuse espagnole de 17 ans seulement, Conchita Montenegro qui éclate à l'écran avec sa beauté et son charisme. Le film est réalisé avec tout ce qu'il faut de rafinement dans les décors et de nombreuses scènes ont été tournées à Cadix et à Séville. Certes l'intrigue est relativement banale. On suit le cheminement de Don Mateo qui est prêt à tout pour posséder Concha. mais, celle-ci a plus d'un tour dans son sac et lui file toujours entre les doigts en attisant sa jalousie avec malice. Baroncelli joue avec les grilles qui ferment les cours ou les pièces des maisons andalouses. Tel un animal dans une cage, Don Mateo en ait souvent reduit à observer Concha qui se déhanche hors de sa portée. C'était une excellente idée que de confier le rôle de la tentatrice à une très jeune actrice car celle-ci fait de Concha une femme-enfant manipulatrice, tout en conservant une certaine innocence. Son personnage conserve sa part de mystère. Baroncelli va assez loin dans le dévoilement de son actrice qui danse nue face à un groupe de vieux messieurs libidineux. Il filme tout cela de loin à travers une vitre ou un rideau de perles, si bien que cette vision semble presque être un phantasme de Don Mateo qui suffoque face à la tentation. Le film se clot comme il avait commencé par une reconstitution du célèbre tableau de Goya, El pelele (Le pantin) où quatre jeunes filles font sauter un pantin dans une toile tendue. Don Mateo restera à jamais un pantin dans les mains de la belle Concha. Le film a été diffusé en 1997 sur Arte avec une partition de Georges van Parys qui est entraînante, mais bien trop répétitive.
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